L’Algérie reste le deuxième fournisseur de gaz de l’Espagne devant la Russie

L’Algérie reste le deuxième fournisseur de gaz de l’Espagne devant la Russie

Crédit photo : Freekip A closeup of industrial pipelines around a factor on a sunny day

Malgré 882 jours de gel du commerce bilatéral entre l’Algérie et l’Espagne, le secteur du gaz se porte bien.

Elle n’a pas subi les revers des tensions diplomatiques entre les deux pays.

« Entre juin 2022 et novembre 2024, l’Algérie avait imposé un blocage quasi total des échanges commerciaux avec l’Espagne, en réponse à la position espagnole sur le Sahara occidental.

Durant ces 882 jours, les exportations espagnoles vers l’Algérie sont passées de 2,9 milliards d’euros (2019) à 332 millions (2023). En parallèle, près de 9 000 entreprises ont cessé leurs ventes vers le pays.

Le déblocage officiel est intervenu le 6 novembre 2024, lorsque la Banque d’Algérie a levé les restrictions bancaires », ont rappelé les médias locaux en Algérie.

Toutefois, le gaz n’a jamais été interrompu, un point que souligne Abdelaziz Rahabi, ancien ministre et ex-ambassadeur à Madrid : « C’est l’une des leçons de cette crise, même au moment le plus grave, l’Algérie a respecté ses engagements. »

« En juin 2025, l’Algérie reste le deuxième fournisseur de gaz de l’Espagne, avec 26 à 30 % des volumes mensuels, derrière les États-Unis, mais devant la Russie », a-t-il laissé entendre pour justifier le fait que le secteur du gaz n’a pas été touché par ces tensions.

L’industrie céramique reprend du terrain face à la Turquie

Installées principalement à Castellón, les entreprises espagnoles de la céramique ont regagné leur place sur le marché algérien, perdu au profit de concurrents turcs et italiens durant le blocage.

Quelques données clés :

En janvier et février 2025, les ventes de produits céramiques espagnols vers l’Algérie se sont élevées à 17,8 millions d’euros.

Un montant presque équivalent à celui des ventes vers l’Italie (19 millions d’euros).

En deux mois seulement, ces entreprises ont doublé le volume exporté par la Turquie vers l’Algérie sur toute l’année 2024.

Ce redressement positionne l’Algérie comme deuxième marché d’exportation du secteur, juste derrière l’Italie.

Des secteurs porteurs malgré un contexte politique tendu

La reprise ne se limite pas aux produits céramiques. Plusieurs filières sont en plein redémarrage :

Agroalimentaire ( viande…)

Composants industriels

Chimie et machinerie

Équipements électriques

Automobile

Pour Djamal Eddine Bouabdallah, président du Cercle de commerce et d’industrie algéro-espagnol, « nous sommes déjà à des niveaux d’avant la crise ». Il insiste sur le fait que, malgré un certain protectionnisme, « beaucoup de force et d’opportunités » subsistent dans ces secteurs.

La proximité géographique, selon lui, est un levier majeur : « Nous sommes à seulement huit heures de bateau. Nous pouvons construire une intégration industrielle. »

Le rétablissement commercial contraste avec l’évolution plus timide des relations diplomatiques. Si les entreprises ont renoué avec le marché algérien, la confiance politique, elle, reste fragile.

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