Alger a annoncé jeudi la fin de la gratuité des biens prêtés depuis des décennies à l’ambassade de France en Algérie et une révision des baux contractés pour d’autres institutions françaises sur le territoire algérien.
Le chargé d’affaires français à Alger, convoqué au ministère des Affaires étrangères, a été informé de « la décision des autorités algériennes de mettre fin à la mise à disposition, à titre gracieux, de biens immobiliers appartenant à l’Etat algérien au profit de l’ambassade de France en Algérie », a indiqué dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères.
Une note verbale transmise par Alger à Paris annonce aussi « le réexamen des baux, considérablement avantageux, contractés par l’ambassade » avec des établissements immobiliers publics en Algérie par exemple pour y héberger les instituts français ou des consulats présents dans le pays.
Le ministère a invité « la partie française à dépêcher une délégation à Alger pour entamer les discussions à ce sujet », selon le communiqué.
Selon une dépêche APS datant de mars, la France loue à des tarifs très avantageux, 61 biens en Algérie dont 18 hectares pour l’ambassade de France et 4 hectares pour la résidence de l’ambassadeur à Alger. Selon l’APS, le loyer pour l’ambassade est « insignifiant » et celui de la résidence appelée « Les Oliviers » a été d’un « franc symbolique » et « inchangé entre 1962 et août 2023 ».
Selon Alger, « la représentation diplomatique algérienne en France ne bénéficie d’aucun avantage de cette même nature. En conséquence, l’action algérienne ainsi décidée vise à introduire l’équilibre et la réciprocité dans la relation algéro-française globale ».
Les relations entre Paris et Alger sont au plus bas depuis juillet 2024. La crise a été marquée par des expulsions de diplomates et fonctionnaires de part et d’autre et un gel de toutes les coopérations officielles.
Avec AFP