L’Afrique devrait augmenter sa production de lithium de 400 % d’ici 2030. C’est ce que transmettent les projections de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
En effet, selon les dernières projections de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le continent pourrait voir sa production multipliée par cinq, marquant ainsi une hausse spectaculaire de 400% dans ce secteur stratégique.
Le Zimbabwe devrait demeurer le fer de lance de cette révolution minière africaine. Et pour cause, elle exporte actuellement près de 9 000 tonnes de lithium par an sous forme de concentrés.
Cette performance, bien que modeste à l’échelle mondiale, préfigure une montée en puissance significative du continent.
Les projections de l’AIE tablent sur une production africaine oscillant entre 53 000 et 70 000 tonnes à l’horizon 2030, selon les scénarios.
Il convient de noter que cette croissance attendue s’inscrit dans un contexte paradoxal.
Alors que les prix du lithium ont chuté drastiquement, passant de 70 000 à 11 000 dollars la tonne entre 2022 et 2024, les analystes prévoient un rebond notable d’ici 2030.
Cette projection s’appuie sur une demande croissante du secteur des énergies propres, qui nécessitera 616 000 tonnes en 2030, contre seulement 92 000 tonnes en 2023.
L’émergence de nouveaux acteurs africains redessine progressivement la carte mondiale du lithium. L’Éthiopie, le Mali, la Namibie, la République démocratique du Congo et le Ghana développent activement leurs projets.
Ces initiatives s’accompagnent d’une industrialisation progressive, dépassant le stade artisanal observé notamment au Nigeria.
Toutefois, cette expansion africaine fait face à des défis majeurs. Les retards dans le développement des projets et la concurrence internationale, particulièrement de l’Australie, de la Chine et du Chili, constituent des obstacles significatifs.
La capacité des pays africains à respecter leurs calendriers de développement s’avérera cruciale pour capitaliser sur cette opportunité historique.
La transformation du marché du lithium représente un enjeu stratégique pour l’Afrique. Alors que Benchmark Mineral Intelligence anticipe les premières pénuries dès 2025, le continent pourrait se positionner comme un acteur incontournable de la transition énergétique mondiale.