L’Afrique pourrait devenir la première puissance pétrolière au monde devant les États-Unis d’Amérique.
Tout du moins, c’est ce que pense Per Magnus Nysveen, responsable de Rystad Energy selon les informations relayées par nos confrères de l’Agence Écofin.
En effet, celui-ci a présenté les contours d’un avenir où l’Afrique pourrait s’imposer comme la nouvelle puissance pétrolière mondiale devant les États-Unis.
Et pour cause, avec ses 125 milliards de barils de réserves inexploitées, représentant 7,2 % des ressources mondiales d’hydrocarbures, le continent dispose d’un potentiel qui pourrait bouleverser l’échiquier énergétique international.
Le problème actuel du continent réside dans la non-exploitation de tout son potentiel en termes de réserves de pétrole.
Les données de Statista révèlent cette réalité troublante. L’Afrique occupe actuellement la dernière position mondiale en termes d’activité de forage.
Ce contraste saisissant entre richesse potentielle et exploitation effective souligne un défi majeur : l’attractivité insuffisante du continent pour les investissements internationaux.
Le Nigeria, géant pétrolier africain, tente de montrer la voie. Sa récente initiative d’appel d’offres pour douze blocs pétroliers, la première depuis 2007, témoigne d’une volonté de changement.
Avec ses 209 trillions de pieds cubes de gaz naturel non exploités, le pays cherche à attirer entre 5 et 10 milliards de dollars d’investissements à court terme. L’Égypte suit une trajectoire similaire, multipliant les initiatives pour séduire les majors internationales.
Cependant, d’autres acteurs comme l’Angola et le Mozambique, malgré leurs ressources considérables, peinent à créer un environnement propice aux investissements. Cette disparité dans les approches nationales illustre le principal obstacle à la montée en puissance du continent : l’absence d’une stratégie cohérente et unifiée.
La condition derrière l’avènement de l’Afrique comme une puissance pétrolière devant les États-Unis
Le contexte international pourrait pourtant jouer en faveur de l’Afrique. Les pressions environnementales croissantes sur les bassins pétroliers traditionnels, notamment en mer du Nord, rendent les projets occidentaux de plus en plus coûteux.
L’argument de la justice énergétique, défendu par les nations africaines, trouve un écho grandissant : les économies émergentes ne devraient pas être soumises aux mêmes contraintes climatiques que les pays industrialisés.
L’Agence internationale de l’énergie prévoit une demande pétrolière dépassant les 100 millions de barils quotidiens d’ici 2050, dans le cas où les politiques énergétiques actuelles perdureraient.
Cette projection ouvre une fenêtre d’opportunité unique pour l’Afrique, à condition que le continent parvienne à surmonter ses défis structurels.
La transformation de l’Afrique en première puissance pétrolière mondiale dépend désormais de sa capacité à mettre en place un cadre réglementaire stable, des infrastructures modernes et des cycles d’octroi de licences réguliers.
Sans ces réformes fondamentales, les immenses réserves africaines resteront lettre morte, et le continent pourrait manquer une opportunité historique de redéfinir sa place dans l’économie mondiale.