L’Afrique de l’Ouest francophone a affiché une croissance de 5,2 % en 2023, après une hausse de 5,5 % en 2022 malgré les problèmes sécuritaires enregistrés au Niger et au Burkina Faso.
La zone UEMOA, qui recouvre les pays francophones de la région à l’exception de la Mauritanie et de la Guinée (et qui est composée de huit pays, dont la lusophone, mais très francophonophile et faiblement peuplée, Guinée-Bissau), a vu également son PIB augmenter de 5,2 %, après une évolution de 5,5 % aussi en 2022.
Avec une croissance annuelle de 5,5 % en moyenne sur la décennie 2014-2023, l’espace UEMOA confirme ainsi son statut de plus vaste zone de forte croissance du continent, avec désormais le reste de l’Afrique de l’Ouest francophone également, en dépit des problèmes sécuritaires connus par certains pays de la zone sahélienne, et du ralentissement observé au Burkina Faso et au Niger (croissance de 3,0 % et 2,5 %, respectivement, en 2023).
Il convient de souligner que le statut de zone la plus dynamique du continent constitue une très bonne performance pour l’UEMOA, vu que la région la plus pauvre du continent, et qui devrait donc connaître la croissance la plus élevée, est l’Afrique de l’Est.
Ainsi, à titre d’exemple, et en dehors de la francophone Djibouti, seul un pays d’Afrique de l’Est continentale affiche au terme de l’année 2023 un PIB par habitant dépassant ou avoisinant la barre des 1 500 dollars, à savoir le Kenya (1 950 dollars, suivi loin derrière par l’Éthiopie, 1 294 dollars, selon la Banque mondiale).
Dans le même temps, trois pays francophones de l’espace UEMOA réalisent cette performance, en l’occurrence la Côte d’Ivoire (2 729 dollars), le Sénégal (1 746) et le Bénin (1 435). Et même cinq pays pour l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest francophone, en tenant compte de la Mauritanie et de la Guinée, aux importantes richesses minières (et auxquels s’ajoutent, pour toute l’Afrique de l’Ouest continentale, le Nigeria pétrolier et le Ghana, important producteur de pétrole et premier producteur africain d’or).
Par ailleurs, l’Afrique de l’Est est également la partie la plus instable du continent, puisque l’on y trouve notamment les pays ayant connu les conflits les plus meurtriers de la dernière décennie, proportionnellement à leur population (le Soudan, actuellement ravagé par la guerre civile, le Soudan du Sud et l’Éthiopie).
Des conflits auxquels s’ajoutent un certain nombre de problèmes sécuritaires (terrorisme islamique en Somalie, dans le nord du Mozambique, en Ouganda…), et de tensions interethniques, comme en Éthiopie où elles avaient déjà provoqué la mort de nombreuses personnes avant même le début de la guerre civile, fin 2020 (ce qui en fait l’un des pays africains souffrant des plus fortes tensions sociales, avec, en particulier, l’Afrique du Sud et ses plus de 27 000 homicides en 2023).