Abidjan devient le centre d’attention de l’Afrique de l’Ouest cette semaine pour lutter contre la peste. Depuis le mardi 12 août 2025, la capitale économique ivoirienne accueille une importante rencontre pour résoudre un gros problème : éliminer définitivement la Peste des petits ruminants (PPR) de la région.
Il faut savoir que la maladie est un fléau pour les éleveurs ouest-africains. Elle touche principalement les chèvres et les moutons, causant des pertes économiques considérables. Par conséquent, quatorze pays se mobilisent pour coordonner leurs efforts d’éradication.
La première réunion régionale des parties prenantes se déroule jusqu’au vendredi 16 août. Elle réunit vétérinaires, responsables gouvernementaux et experts internationaux.
L’idée provient de la direction des services vétérinaires et du bien-être animal du ministère ivoirien des Ressources animales et halieutiques, en collaboration avec le Bureau interafricain des ressources animales de l’Union africaine (UA-BIRA).
Dr Hiver Boussini, représentant la directrice de l’UA-IBAR, a expliqué les enjeux de cette rencontre. Elle vise à « renforcer la coopération régionale pour évaluer les progrès, valider des outils adaptés et établir un plan d’action concret ». De plus, les participants travaillent sur « des engagements clairs en matière de coordination, transparence, suivi, renforcement des capacités vétérinaires et financement durable ».
L’urgence de la situation ne fait aucun doute. Dr Hassane Adakal, du Centre régional de santé animale de la CEDEAO, a lancé un appel pressant. Il demande « une mobilisation urgente et collective pour accélérer l’éradication de la PPR ».
Effectivement, cette maladie provoque des « pertes économiques importantes » et constitue une « menace pour la sécurité alimentaire et la résilience des communautés ».
La PPR, également appelée peste des petits ruminants, est une maladie virale très contagieuse. Elle affecte exclusivement les chèvres, moutons et autres petits ruminants. Les symptômes incluent fièvre, écoulements nasaux et diarrhée. Sans traitement, elle peut tuer jusqu’à 90% des animaux infectés.
Outre le risque pour les animaux, l’existence de cette maladie est à elle seule un défi économique pour l’Afrique de l’Ouest. Et pour cause, dans la région, l’élevage de petits ruminants constitue une source de revenus importante pour des millions de familles rurales. Ainsi, chaque épidémie de PPR plonge des communautés entières dans la pauvreté.
Heureusement, des solutions existent. La vaccination reste l’arme principale contre cette maladie. Cependant, elle nécessite de la coordination régionale. En effet, les animaux traversent souvent les frontières, propageant potentiellement l’infection d’un pays à l’autre.
La conseillère technique Fadiga Haïda Kady a ouvert les travaux au nom du ministre ivoirien des Ressources animales et halieutiques.
Elle a souligné « la nécessité d’une coopération renforcée entre les États, d’un soutien accru des partenaires et d’un engagement total des acteurs ». Cette réunion est donc « une occasion clé pour actualiser les outils opérationnels, capitaliser sur les leçons des campagnes précédentes et bâtir une réponse collective cohérente et efficace ».
Au final, l’objectif derrière la rencontre dépasse la simple éradication de la maladie. Les organisateurs visent à améliorer « les normes sanitaires et phytosanitaires (SPS) dans l’amélioration de la santé animale, la fluidification des échanges et l’accès durable aux marchés ».
Fadiga Haïda Kady exprime un espoir ambitieux pour la région. Elle souhaite qu’« au terme de ces quatre jours de travail, les décisions prises permettront à l’Afrique de l’Ouest de se positionner sur la voie de la résilience, de la prospérité et d’un avenir sans PPR ».