L’Afrique attire le regard de la Chine pour le développement des énergies renouvelables

Chine : le pays Xi jinping vient en aide à ce pays africain fraichement sortie d’une crise financière majeure

Crédit Photo : IRIS

PowerChina, une entreprise en provenance de Chine, accélère ses projets en Afrique. Le géant public chinois voit en Afrique un terrain fertile pour ses ambitions dans le solaire, l’hydroélectrique et le gaz. Chen Guanfu, responsable au sein de l’entreprise, a confirmé cette orientation lors du sommet Bloomberg sur les affaires en Afrique, organisé à Johannesburg.

Le dirigeant qualifie le continent de « seconde patrie » pour PowerChina, avec l’objectif d’être présent dans pratiquement tous les marchés africains d’ici cinq ans. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. L’Afrique génère aujourd’hui 30 % des revenus internationaux de la compagnie. Cette proportion devrait grimper entre 40 et 45 % d’ici 2030.

La stratégie repose sur trois piliers. D’abord l’hydroélectricité, ensuite le photovoltaïque, enfin les centrales au gaz. En Afrique du Sud, PowerChina pilote des installations d’environ 3,5 milliards de dollars. Le projet Redstone, cette centrale solaire à concentration récemment raccordée au réseau, illustre le savoir-faire technique de l’entreprise. Bref, les Chinois misent sur la technologie pour s’implanter durablement.

L’entreprise a déjà livré plusieurs infrastructures notables. Le parc éolien d’Adama en Éthiopie en fait partie. En juin dernier, une centrale solaire de 100 mégawatts a été mise en service en Zambie, destinée à alimenter First Quantum Minerals, producteur majeur de cuivre. Le projet hybride Oya, conçu pour stabiliser l’électricité issue de sources intermittentes, sert de modèle reproductible ailleurs dans le monde, selon Chen Guanfu.

Ce basculement vers les énergies vertes n’est pas anodin. Depuis 2021, la Chine s’est engagée à ne plus financer de nouvelles centrales à charbon à l’étranger. D’après un rapport du think tank ODI Global, 59 % des projets énergétiques lancés en 2024 par des entreprises chinoises en Afrique concernent les énergies renouvelables. Cette réorientation répond autant aux besoins électriques croissants du continent qu’aux impératifs climatiques globaux.

Les prêts chinois aux gouvernements africains ont pourtant chuté depuis 2016. PowerChina contourne cette contrainte en privilégiant les partenariats directs et les investissements propres. L’approche fonctionne : entre 2010 et 2021, Pékin a consacré 65 milliards de dollars au financement de projets d’énergies vertes sur le continent. Environ 60 % de ces financements concernent des montants inférieurs à 100 millions de dollars, souvent dirigés vers des agences gouvernementales ou des entreprises publiques locales.

Les exportations chinoises de technologies solaires et éoliennes vers l’Afrique ont bondi de 153 % entre 2020 et 2024. Cette progression traduit une volonté d’ancrer le savoir-faire chinois dans le paysage énergétique africain. Le Mali, l’Algérie, la RDC comptent parmi les pays bénéficiaires de cette dynamique. Enfin, PowerChina opère dans plus de 130 pays, mais c’est en Afrique que l’entreprise concentre désormais ses efforts les plus soutenus. La croissance future dépendra des partenariats locaux, des cadres réglementaires nationaux et de la rentabilité effective des installations renouvelables.

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