L’AES a « la même définition de l’ennemi » que la Russie

L'AES a "la même définition de l'ennemi" que la Russie

Crédit photo : DR

La Confédération des États du Sahel ou l’Alliance des États du Sahel (AES) semble se rapprocher encore plus de la Russie ; surtout idéologiquement.

En effet, lors des rencontres qui se sont tenues à Moscou les 3 et 4 avril 2025, l’Alliance des États du Sahel (AES) et la Russie ont considérablement consolidé leurs relations diplomatiques et sécuritaires.

Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères, a accordé une interview exclusive à RT en français après les premières réunions du format Russie-AES, tenues les 3 et 4 avril dans la capitale russe.

Ses déclarations mettent en lumière l’alignement des visions entre Moscou et les trois pays sahéliens face aux défis sécuritaires régionaux.

« Ce qui est important dans notre relation avec la Russie, c’est que nous avons la même compréhension et la même définition de la menace et de l’ennemi que nous combattons », a affirmé le ministre malien, soulignant cette convergence comme pierre angulaire de leur coopération renforcée.

La question sécuritaire demeure centrale dans cette alliance. Selon M. Diop, « la Russie a toujours été ouverte à l’assistance », notamment en matière d’équipements militaires dont le Mali a besoin pour faire face aux menaces terroristes.

Les résultats semblent déjà tangibles. « Le Mali, il y a quelques années, ne contrôlait pas peut-être 30 à 40% de son territoire », a rappelé Diop, avant d’ajouter que le pays a réussi à « reconquérir Kidal », région stratégique du nord restée hors contrôle gouvernemental pendant une décennie. « Aujourd’hui, l’État malien est en mesure d’être présent sur tout le territoire national », s’est-il félicité.

Créée récemment, l’AES affiche déjà des avancées significatives selon le ministre. La Confédération a notamment établi « un mécanisme de sécurité collective défensive » entre les trois pays confrontés aux mêmes défis.

« Nos armées travaillent ensemble pour mener des opérations militaires conjointes sur tout l’espace territorial de la Confédération », avec l’objectif de « mettre en place une force unifiée ».

Les entretiens avec Sergueï Lavrov ont été qualifiés de « succès à plusieurs points de vue » par Diop. Les deux parties partagent « une vision commune » sur des principes fondamentaux : « respect de la souveraineté des États », « respect de l’intégrité territoriale », « lutte contre l’instrumentalisation des droits de l’homme » et opposition aux « politiques impériales et néocoloniales ».

Cette alliance s’inscrit dans un contexte de rupture avec les partenaires traditionnels. Il y a un peu plus d’un an, le Burkina Faso, le Mali et le Niger se sont retirés de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), accusant l’organisation de ne pas les soutenir dans leur lutte antiterroriste et d’être devenue « une menace pour ses États membres ».

À l’heure où la multipolarité s’affirme sur la scène internationale, ce rapprochement entre l’AES et la Russie illustre la reconfiguration des alliances géopolitiques en Afrique.

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