L’administration Donald Trump suspend les demandes d’immigration de 19 pays

États-Unis Donald Trump l'Afrique du Sud G20

Crédits photo : Le devoir / Evan Vucci Associated Press

L’administration Donald Trump a annoncé un nouveau tour de vis pour freiner les entrées sur le sol américain, en suspendant toutes les demandes d’immigration pour les ressortissants de 19 pays parmi les plus pauvres de la planète.Ce nouveau durcissement de la politique anti-immigration intervient quelques jours après une fusillade mortelle contre des militaires de la Garde nationale à Washington, dont est accusé un ressortissant afghan.Désormais, aucune demande de « carte verte » de résident permanent aux Etats-Unis, ni aucune demande de naturalisation provenant de citoyens des 19 pays listés ne sera examinée, selon un memorandum publié mardi par les services de l’immigration (USCIS) et consulté par l’AFP.

Les demandes en cours sont gelées.

Après la fusillade à Washington le 26 novembre, Donald Trump avait annoncé vouloir « suspendre définitivement l’immigration en provenance de tous les pays du tiers-monde ».

Il avait promis de « chasser toute personne qui n’est pas un atout pour les Etats-Unis », de « dénaturaliser les migrants qui nuisent à la tranquillité nationale et d’expulser tout ressortissant étranger qui constitue un fardeau public, un risque pour la sécurité ou qui n’est pas compatible avec la civilisation occidentale ».

Parmi les 19 pays listés figurent les 12 dont les ressortissants étaient déjà concernés en juin par une interdiction d’entrée sur le territoire (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan et Yémen).

S’y ajoutent des restrictions dans la délivrance des visas pour sept autres pays (Burundi, Cuba, Laos, Sierra Leone, Togo, Turkménistan et Venezuela).

« Des déchets »

« L’USCIS joue un rôle essentiel pour empêcher des terroristes de trouver refuge aux Etats-Unis », indique le memorandum.

« Récemment, les Etats-Unis ont constaté les conséquences d’un manque de filtrage, de vérification et de priorisation des décisions », soutient-il, en allusion à l’attaque du 26 novembre et à un projet d’attentat lors de la dernière présidentielle par un autre Afghan.

Depuis la récente attaque qui a coûté la vie à une militaire de la Garde nationale et grièvement blessé un autre, l’administration Trump a gelé toute décision sur l’octroi de l’asile aux Etats-Unis.

Mardi, l’auteur présumé a plaidé non coupable.

La ministre de la Sécurité intérieure Kristi Noem a indiqué lundi sur X avoir recommandé au président Donald Trump « une interdiction d’entrée totale pour les ressortissants de chaque satané pays qui a inondé notre nation de meurtriers, de sangsues et d’accros aux aides sociales ».

« Nous ne voulons pas d’eux, pas d’un seul d’entre eux », a-t-elle ajouté.

Mardi, le président américain s’est lancé à son tour dans une violente diatribe contre les immigrés somaliens, affirmant que les migrants de ce pays d’Afrique n’étaient pas les bienvenus.

« Je n’en veux pas dans notre pays » a-t-il déclaré. « Nous pouvons aller dans un sens ou dans l’autre, et nous allons prendre la mauvaise direction si nous continuons à accepter des déchets dans notre pays ».

Jacob Frey, le maire de Minneapolis où réside une forte communauté originaire de Somalie, a dénoncé ces propos. « Nos valeurs et nos engagements envers la communauté somalienne, envers chaque communauté d’immigrants et de personnes dans notre ville sont solides comme le roc et resteront inébranlables », a-t-il assuré.

Des experts en droit de l’immigration ont pour leur part souligné que de nombreux requérants se retrouvaient bloqués. « Même des personnes qui ont intégralement réussi l’examen de citoyenneté voient leurs dossiers mis en attente, à quelques pas seulement de la ligne d’arrivée, » a regretté Aaron Reichlin-Melnick, chercheur au Conseil américain de l’immigration, dans un message sur X.

Donald Trump a érigé la lutte contre l’immigration clandestine en priorité absolue, évoquant une « invasion » des Etats-Unis par des « criminels venus de l’étranger » et communiquant abondamment sur les expulsions d’immigrés.

La police fédérale de l’immigration (ICE), que ses détracteurs accusent de se transformer en force paramilitaire et qui dispose de moyens financiers colossaux, a pour mission d’expulser un nombre sans précédent de migrants en situation irrégulière.

Selon le mémorandum, l’administration s’autorise aussi le droit de réexaminer des demandes d’entrée sur le territoire accordées en janvier 2021.

© Agence France-Presse

Continuez la discussion en temps réél !
Rejoignez notre chaîne WhatsApp