Dans un contexte géopolitique tendu, la Russie étend son influence en Afrique avec un projet d’envergure en République du Congo. Le gouvernement russe a officiellement approuvé la construction d’un oléoduc reliant Pointe-Noire à Brazzaville, deux villes stratégiques du pays.
Cette décision, annoncée le 16 septembre 2024, marque une étape importante dans les relations russo-congolaises et soulève des questions sur l’avenir énergétique de la région.
Le projet sera mené par une joint-venture associant le constructeur russe de pipelines ZNGS Prometey, qui détiendra 90% des parts, et la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC).
Cette collaboration illustre la volonté de la Russie de s’implanter durablement dans le secteur pétrolier africain, tout en offrant au Congo une opportunité de moderniser ses infrastructures énergétiques.
L’oléoduc vise à répondre à la demande croissante en produits pétroliers au Congo, en facilitant leur acheminement vers les principaux centres urbains et économiques.
Pour Brazzaville, c’est l’espoir de stimuler son économie et d’améliorer l’approvisionnement énergétique du pays. Le gouvernement congolais a d’ailleurs prévu des incitations fiscales pour attirer l’investissement russe.
Cependant, ce projet soulève des interrogations. Initialement annoncé en 2017, il a connu des retards liés à la pandémie de Covid-19 et à la guerre en Ukraine.
Sa concrétisation aujourd’hui intervient dans un contexte où le Congo, troisième producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne, cherche à relancer une industrie pétrolière qui semblait s’essouffler.
L’implication russe dans ce projet stratégique reflète la politique d’expansion de Moscou en Afrique, visant à renforcer son influence économique et diplomatique sur le continent.
Pour le Congo, c’est l’opportunité de diversifier ses partenaires internationaux et de moderniser son infrastructure pétrolière vitale pour l’économie nationale.
Néanmoins, des défis demeurent. La gestion transparente des revenus pétroliers et la protection de l’environnement, notamment dans la région sensible du bassin du Congo, seront des enjeux cruciaux.
L’avenir dira si ce pipeline russo-congolais parviendra à concilier développement économique et préservation des ressources naturelles, dans un pays où la dépendance au pétrole reste forte.