Dans une manœuvre diplomatique audacieuse, la Russie dévoile son ambition de renforcer sa présence en Afrique par le biais d’une offensive humanitaire d’envergure.
Maria Lvova-Belova, Commissaire aux droits de l’enfant auprès du président russe, a annoncé un vaste programme d’aide à destination des enfants africains, à l’issue d’une rencontre stratégique avec le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Ce plan ambitieux prévoit l’ouverture de multiples structures humanitaires dans plusieurs pays du continent noir.
« Cette année, nous avons prévu des projets au Burundi, au Kenya, en Tanzanie, en Ouganda, en République centrafricaine et en RDC », a détaillé Lvova-Belova.
Parmi les initiatives phares, on note la construction d’un orphelinat pour filles sur le mont Elgon, ainsi que l’établissement d’un jardin d’enfants et d’une école secondaire.
Cette offensive du « soft power » russe en Afrique intervient dans un contexte géopolitique tendu, où Moscou cherche à consolider ses alliances face aux sanctions occidentales.
En ciblant spécifiquement l’aide à l’enfance, la Russie joue habilement sur la corde sensible de l’humanitaire pour asseoir son influence.
Mais l’ambition russe ne s’arrête pas aux frontières africaines. Lvova-Belova a également évoqué une assistance aux familles du Haut-Karabakh réinstallées en Arménie, prévoyant « des loisirs et un programme de réadaptation pour 90 enfants ». Une initiative qui souligne la volonté de Moscou de maintenir son influence dans son « étranger proche ».
Plus surprenant encore, la commissaire a mentionné un projet de partage d’expérience avec la Chine, laissant entrevoir une possible coopération sino-russe dans le domaine de l’aide à l’enfance.
Une alliance qui pourrait inquiéter les puissances occidentales, déjà préoccupées par le rapprochement entre ces deux géants.
Cette offensive humanitaire russe en Afrique s’inscrit dans une stratégie plus large de Moscou visant à diversifier ses alliances et à contourner son isolement diplomatique.
En se positionnant comme un partenaire bienveillant pour le développement de l’Afrique, la Russie espère sans doute gagner le cœur des populations locales et, par extension, l’oreille de leurs dirigeants.
Reste à voir comment cette initiative sera perçue par les autres acteurs internationaux présents sur le continent africain, et si elle parviendra à redorer l’image d’une Russie souvent critiquée pour sa politique étrangère agressive.
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