La Russie aurait-elle supprimé, l’Algérie, pays d’Afrique du Nord de ses alliés ? Voilà la question que certains se posent compte tenu du tableau peint lors des récentes célébrations du 80ème anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale à Moscou.
Ces derniers ont en effet révélé un possible changement dans les relations diplomatiques entre la Russie et l’Algérie. L’absence notable de l’Algérie parmi les invités soulève, selon nos confrères de le360 Maroc des questions sur sa position dans la stratégie internationale russe.
Pour rappel, le 9 mai 2025, Moscou organisait avec faste les célébrations du « Jour de la Victoire », commémorant les 80 ans de la victoire soviétique contre l’Allemagne nazie.
Cet événement d’envergure internationale a réuni pas moins de 29 chefs d’État ou de gouvernement, dont des personnalités de premier plan comme Xi Jinping (Chine) et Lula da Silva (Brésil).
D’autres dirigeants africains y ont participé, notamment le président égyptien Abdelfattah Al-Sissi et le président burkinabé Ibrahim Traoré.
Pourtant, l’Algérie, longtemps considérée comme un allié privilégié de la Russie en Afrique depuis son indépendance et client majeur d’armement russe, brillait par son absence.
Ni le président Abdelmadjid Tebboune, ni aucun représentant officiel algérien n’a été convié à ces cérémonies. Cette mise à l’écart marque une rupture significative dans les relations russo-algériennes.
La présence à Moscou de figures comme le maréchal libyen Khalifa Haftar et le président burkinabé Ibrahim Traoré, tous deux en conflit diplomatique ouvert avec Alger, renforce l’impression d’un recalibrage stratégique russe en Afrique du Nord et au Sahel. Vladimir Poutine semblerait ainsi envoyer, selon nos confrères de le360 Maroc, un message clair à l’Algérie concernant ses nouvelles priorités diplomatiques dans la région.
Ce n’est pas la première fois que la Russie manifeste sa prise de distance avec Alger. En août 2023, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait déjà opposé un refus catégorique à la candidature algérienne pour rejoindre les BRICS+, soulignant l’insuffisance du poids économique et de l’influence régionale de l’Algérie.
Cette situation s’inscrit dans un contexte d’isolement diplomatique croissant de l’Algérie, qui entretient des relations tendues avec plusieurs acteurs régionaux et internationaux, notamment le Maroc, plusieurs pays arabes, la France et ses voisins sahéliens.
La dépendance militaire algérienne envers l’armement russe (avec des investissements annuels estimés à 25 milliards de dollars pour 2025) pourrait désormais constituer une vulnérabilité plutôt qu’un atout.
Les analystes internationaux s’interrogent sur les options diplomatiques qui restent à l’Algérie suite à ce recalibrage apparent de ses relations avec Moscou.
Certains évoquent des tentatives de rapprochement avec Washington, comme en témoigneraient les récentes démarches de l’ambassadeur algérien Sabri Boukadoum auprès de l’administration américaine.