Un prêtre français mis en cause dans une enquête en France pour des « agressions s3xuelles » au Maroc sur un mineur de plus de 15 ans et des jeunes majeurs, a tenté de se justifier en parlant d' »actes librement consentis« , a indiqué le 13 novembre la procureure de Saint-Etienne.
Sous le coup aussi d’une plainte déposée au parquet de Casablanca, le père Antoine Exelmans, 60 ans, fait l’objet d’une enquête préliminaire pour « agressions sexuelles sur majeurs et mineur de plus de 15 ans par personne ayant autorité du fait de sa fonction« , écrit la procureure Anne Gaches dans un communiqué.
Domicilié dans la Loire depuis son retour en France à l’été 2024, le prêtre y a été entendu par la police judiciaire en juillet.
Le père Exelmans est soupçonné d’avoir eu relations s3xuelles avec des migrants et des réfugiés dont il avait la charge au Maroc, y compris un mineur, lorsqu’il exerçait dans ce pays où il avait été dépêché par son diocèse de Rennes de 2016 à l’été 2024.
Il a « affirmé que les actes sexuels » qui lui sont reprochés « auraient eu lieu entre 2020 et 2024, à Rabat et à Casablanca« , et qu’ils « avaient toujours été librement consentis« , poursuit Mme Gaches. La magistrate dit avoir été « saisie par l’archevêque de Rennes » concernant l’ecclésiastique « qui a exercé en Centrafrique, puis au Maroc jusqu’à l’été 2024« .
L’affaire avait été révélée début novembre par le site d’information marocain Enass, qui évoquait un véritable « système d’exploitation sexuelle » mis en place par le père Exelmans.
La procureure de Saint-Etienne précise qu' »une enquête canonique diligentée par l’archevêché de Rabat, puis transmise au parquet de Saint-Etienne, révèle que cet homme aurait pu avoir des rapports sexuels avec des adultes et un mineur âgé de plus de 15 ans rencontrés dans le cadre de l’assistance qu’il apportait à des migrants« .
« Dans la mesure où ces éléments sont trop imprécis et non-soumis à la contradiction« , le parquet dit avoir « rédigé une demande d’entraide pénale internationale auprès du Maroc afin d’obtenir plus d’informations« .
L’archevêque de Rabat avait affirmé le 4 novembre dans un communiqué avoir diligenté une enquête au sein de son diocèse. Le prélat avait admis en juillet 2024 avoir été alerté sur le comportement du père Antoine « au service des jeunes migrants« , laissant craindre « des abus sur des personnes fragiles« .
Le diocèse de Saint-Etienne a précisé à l’AFP que le père Exelmans, « hébergé depuis septembre 2024 dans une communauté jésuite, est frappé d’une interdiction d’exercer le culte« .
Avec AFP