La relation entre la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Alliance des États du Sahel (AES) entre dans une phase complexe où la rupture officielle n’exclut pas le maintien de liens profonds.
Selon le ministre ivoirien des Affaires étrangères, Léon Kacou Houadja Adom, « la porte de la CEDEAO reste ouverte aux pays de l’AES » pour un éventuel retour, soulignant ainsi la volonté de préserver les relations historiques malgré les tensions actuelles.
Pour rappel, l’annonce du retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger, pays fondateurs de la CEDEAO, en janvier 2024 avait été un choc dans l’histoire de l’organisation régionale.
Néanmoins, après la sortie effective en janvier 2025, la réalité démographique et économique de la région impose une certaine continuité dans les relations, aux dires du ministre ivoirien.
Les millions de ressortissants des pays de l’AES vivant notamment en Côte d’Ivoire témoignent de l’imbrication profonde des populations.
La question des passeports illustre d’ailleurs cette complexité. La CEDEAO maintient la validité des passeports existants pour les ressortissants des pays de l’AES, tandis que ces derniers annoncent la création de leurs propres documents biométriques.
Les canaux diplomatiques restent actifs malgré les tensions. Les ambassades continuent de fonctionner dans les pays respectifs, et les discussions se poursuivent à différents niveaux.
La position de la CEDEAO face à l’AES s’inscrit donc dans une perspective de transformation des relations régionales.
L’organisation avait aussi accordé entre temps un délai de réflexion de six mois, période durant laquelle les pays de l’AES peuvent reconsidérer leur décision.
Les implications économiques et sociales de cette séparation influencent largement l’approche conciliante de la CEDEAO.
Pour le ministre ivoirien des Affaires Étrangères, l’intégration économique régionale, construite sur plusieurs décennies, ne peut être démantelée sans conséquences majeures pour l’ensemble des populations concernées.