L’idée d’une monnaie unique pour l’Alliance des États du Sahel (AES) suscite toujours un vif intérêt et ravive le débat sur l’indépendance monétaire en Afrique.
Pour rappel, cette proposition, émanant des dirigeants du Niger, du Mali et du Burkina Faso, a été inscrit, par les chefs d’Etat des trois pays, dans une démarche de recouvrement de la souveraineté des trois pays du Sahel.
L’économiste Nicolas Agbohou, fervent critique du franc CFA qu’il qualifie de « monnaie coloniale », voit dans ce projet de monnaie AES une lueur d’espoir pour l’avènement d’une monnaie unique africaine.
Selon lui, cette initiative pourrait être le catalyseur d’une transformation économique profonde du continent.
Des défis avant l’instauration d’une monnaie unique de l’AES
La création d’une monnaie commune pour l’AES représente un défi technique et politique considérable.
Elle nécessiterait une harmonisation des politiques économiques et fiscales des trois pays, ainsi qu’une volonté politique forte et soutenue.
Les expériences passées de projets monétaires en Afrique, comme l’Eco en Afrique de l’Ouest, ont montré la complexité de telles entreprises.
Cependant, les partisans de cette monnaie AES y voient un moyen de s’affranchir de l’influence économique extérieure, notamment celle de la France via le franc CFA.
Ils arguent qu’une monnaie propre permettrait une meilleure maîtrise des politiques monétaires et favoriserait l’industrialisation et le développement économique de la région.
Les critiques, quant à eux, soulignent les risques potentiels d’une telle démarche, notamment en termes de stabilité économique et d’attractivité pour les investissements étrangers.
Ils rappellent également les défis liés à la gestion d’une monnaie commune dans une région confrontée à des instabilités politiques et sécuritaires.
La réussite d’un tel projet dépendrait largement de la capacité des pays de l’AES à mettre en place des institutions monétaires solides et à coordonner efficacement leurs politiques économiques.
Elle nécessiterait également un soutien populaire fort et une vision économique claire à long terme.