La Libye a annoncé ce mercredi 2 avril 2025 la suspension des activités de dix organisations humanitaires internationales et la fermeture de leurs sièges à Tripoli, en les accusant de vouloir « installer des migrants d’origine africaine » dans le pays.
Parmi les ONG concernées figurent le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), Médecins Sans Frontières, l’organisation française Terre des Hommes et la fondation italienne CESVI, a déclaré lors d’une conférence de presse Salem Gheith, porte-parole de l’Agence de sécurité intérieure (ASI), un organisme rattaché au ministère libyen de l’Intérieur.
« Le projet d’installation de migrants d’origine africaine en Libye est vu comme une action hostile visant à modifier la composition démographique du pays et menace la société » libyenne, a-t-il affirmé, en imputant aux ONG « des actions hostiles portant atteinte à l’intégrité de l’Etat et à sa sécurité intérieure ».
« Ce projet n’est pas nouveau, l’Union européenne avait tenté (la même chose) avec l’ancien régime via l’Italie », a-t-il ajouté, estimant qu’après la chute et la mort de Mouammar Kadhafi en 2011, « l’UE a changé de moyen et a eu recours aux ONG pour faire aboutir le même projet ».
Le porte-parole a aussi accusé ces organisations d »ingérence » dans les affaires libyennes et de « blanchiment d’argent » sous couvert d’action humanitaire.
M. Gheith a également dénoncé l’action du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) des Nations unies, l’accusant d’implication dans des activités illégales qui seront, selon lui, sanctionnées par le ministère des Affaires étrangères.
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