L’Ukraine ne recevra plus les 18 millions de dollars promis par la Hongrie pour la livraison des armes. Ces fonds seront désormais redirigés vers le Tchad pour améliorer la paix dans le pays.
Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue tchadien, le chef de la diplomatie hongroise, Mahamat Saleh Annadiff, Peter Szijjártó a expliqué que ces fonds serviront à créer un nouvel établissement d’enseignement pour les officiers de son armée; développer les capacités des forces tchadiennes et améliorer la paix dans le pays.
« La Hongrie lance un très vaste programme de coopération avec le pays africain afin de renforcer la sécurité et la stabilité du Sahel, d’y développer l’économie et de s’attaquer ainsi aux causes profondes de la migration », a déclaré le chef de la diplomatie hongroise.
La difficulté à prévoir une aide militaire massive à long terme à l’Ukraine
En matière de munitions, la Commission européenne a annoncé en mars un projet de livraison d’un million de munitions à Kiev en un an.
Or en novembre, quelque 300 000 obus avaient été livrés, à l’heure où des milliers sont tirés chaque jour. Et le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a reconnu que seule la moitié du million d’obus promis serait livrée d’ici fin mars.
Les capacités de production européennes ont augmenté de 20 à 30% en moins d’un an, mais 40% de la production de l’UE reste destinée à l’exportation.
Pour Gesine Weber, cet écart entre promesse et réalité montre que « l’industrie de défense européenne n’est pas encore à la hauteur du défi auquel elle fait face, même si beaucoup de choses ont été faites« .
« Le soutien européen à l’Ukraine a dépassé toutes les attentes, mais cela ne veut pas dire qu’il est suffisant. L’Ukraine a besoin de davantage d’aide militaire. »
Concernant les munitions, plusieurs divisions ont été un premier frein. Comme le souligne Gustav Gressel, du Conseil européen pour les relations internationales, une accélération de la production demande beaucoup de temps et d’investissement.
« De nombreux Etats membres étaient réticents à s’engager dans des contrats de livraison à long terme. Or, ces contrats sont nécessaires pour fournir aux entreprises de défense des revenus stables, qui garantissent le financement de nouveaux investissements. »
Franchir ce cap du long terme est particulièrement complexe. « Nous n’avons pas forcément anticipé l’idée d’une guerre longue. En envoyant du matériel lourd, on est restés sur l’idée qu’il suffisait d’envoyer des stocks existants, que l’Ukraine pourrait mettre fin à la guerre avec cet effort« , commente Pierre Haroche, maître de conférences en sécurité internationale à l’université Queen Mary de Londres (Royaume-Uni).
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