Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a estimé dimanche 7 septembre 2025 que la suspension de son pays de l’accès à l’asile pour les migrants arrivant en Grèce depuis l’Afrique du Nord « a porté ses fruits ».
« Durant le mois d’août, nous avons eu autant d’entrées de migrants qu’en une seule journée de juillet », s’est félicité le dirigeant conservateur, qui a toujours affirmé suivre « une politique migratoire stricte mais juste ».
Face à la forte recrudescence des arrivées en Crète depuis la Libye début juillet, la Grèce avait annoncé et voté dans la foulée au Parlement une loi qui suspend pour trois mois l’accès à l’asile pour les migrants arrivant à bord de bateaux en provenance des pays d’Afrique du Nord.
De nombreuses organisations internationales dont le HCR et le Conseil de l’Europe, ainsi que 109 ONG, avaient dénoncé la suspension de l’accès à l’asile en Grèce, en estimant que cette loi était contraire au droit international et européen.
La justice grecque et la Cour européenne des droits de l’homme ont par ailleurs pris en août des mesures provisoires pour interdire l’expulsion d’exilés soudanais.
« Espérons que nous n’aurons pas à prolonger la suspension de trois mois de l’examen des demandes d’asile », a ajouté M. Mitsotakis, s’exprimant depuis Thessalonique, le grand port du nord de la Grèce.
Au pouvoir depuis 2019, le gouvernement conservateur ne cesse de durcir sa politique migratoire.
Le Parlement grec a adopté mercredi une loi controversée prévoyant des « retours forcés » des demandeurs d’asile déboutés et criminalisant le séjour illégal dans le pays, passible désormais de peines de prison allant de deux à cinq ans.
« Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour réduire l’immigration illégale (…) Mais nous sommes pour une immigration légale qui bénéficie à l’économie grecque », a noté M. Mitsotakis.
Le gouvernement prévoit « dans les deux prochains mois un nouveau projet de loi sur l’immigration légale avec notamment des visas étudiants, de travail », a-t-il ajouté.
Avec AFP