La Géorgie « sabote » sa candidature d’adhésion à l’UE selon la présidente

La Géorgie "sabote" sa candidature à l'adhésion à l’UE selon la présidente

Crédit Photo : DR

La présidente de la Géorgie et figure de l’opposition, Salomé Zourabichvili, réagit à la réintroduction par le gouvernement d’un projet de loi similaire à la législation russe sur les « agents étrangers ».

Elle accuse le parti au pouvoir de « saboter » la candidature à l’adhésion à l’UE de la nation du Caucase du Sud et appelle à « la plus grande mobilisation » des forces de l’opposition pour contrer ce projet de loi.

Ce texte controversé avait été perçu par les détracteurs du pouvoir comme un outil d’intimidation et des milliers de personnes étaient descendues dans la rue pour le dénoncer en mars 2023, ce qui avait forcé les autorités à rapidement l’abandonner.

Depuis le 14 décembre 2023, la Géorgie a officiellement reçu le statut de candidat à l’adhésion à l’Union Européenne.

Cette décision du Conseil européen peut surprendre : l’ancienne République Socialiste Soviétique (RSS) de Géorgie est dépourvue de continuité territoriale avec l’Union.

Les Géorgiens sont-ils des Européens situés hors de l’Europe géographique et historique ? L’Europe aura-t-elle bientôt une « exclave » insérée dans l’espace russe, tout comme la Russie utilise celle de Kaliningrad au cœur de l’Europe du Nord ?

Les frontières de l’Union: évidence à l’Ouest, flou à l’Est

À chaque annonce de candidature officielle comme à chaque élargissement, la question des limites géographiques, historiques et culturelles de l’Europe revient, lancinante.

À l’Ouest, tous les Européens savent que leur continent commence au Portugal, en Espagne et en Irlande. Mais à l’Est, les « frontières naturelles » sont bien plus difficiles à reconnaître, qu’on adopte un critère géographique (la chaîne de l’Oural en Russie ?), un point de vue géopolitique (les frontières de l’ancienne URSS ?) ou un prisme territorial (la péninsule occidentale de l’Eurasie), etc.

Lors du Conseil européen du 14 décembre dernier, la question est revenue, comme toujours légitime et comme souvent, insoluble : en effet, outre les six candidatures actuellement reconnues par l’UE, trois pays ont été admis par l’Union comme candidats officiels : l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie.

Si tous s’attendaient à la première et si nombreux étaient les partisans de la deuxième, rares étaient ceux qui considéraient la troisième candidature comme évidente.

  Retrouvez l’actualité sur notre compte TikTok