La France vient de mettre fin aux contrats de…

Ce pays d'Afrique du Nord porte un coup dur à la France

Crédits photo : Pexels / © Jan van der Wolf

En France, les autorités ont annoncé ce vendredi 10 janvier 2025 mettre fin aux contrats du groupe scolaire Al-Kindi, l’un des derniers établissements musulmans encore associés à l’État, en raison de plusieurs manquements et « atteintes aux valeurs de la République ».

Cette décision, qui signifie la fin des subventions pour cet établissement de plus de 600 élèves situé près de Lyon, dans le sud-est de la France, s’appliquera au 1ᵉʳ septembre 2025, selon un communiqué de la préfecture.

Dénonçant une décision « politique », les avocats d’Al-Kindi ont annoncé leur intention de saisir la justice pour contester la décision.

Des « manquements graves » ont été repérés lors de contrôles de l’inspection académique.

Le rapport de l’inspection, consulté par l’Agence France Presse, mentionne notamment la découverte de deux ouvrages radicaux dans le centre de documentation et d’information (CDI) du groupe scolaire, dont l’un faisant la promotion du jihad violent.

Il épingle également des propos polémiques tenus par un professeur sur sa chaîne Youtube ou un règlement intérieur discriminant pour les filles (interdiction de hauts moulants ou de maquillage…).

« Loin d’être une série de faits isolés, ces manquements et dysfonctionnements démontrent une proximité des établissements Al-Kindi avec la pensée des frères musulmans dont le projet est contraire aux valeurs de la République », écrit la préfecture.

« Face à la gravité des faits, des mesures correctives seraient insuffisantes », ajoute-t-elle, alors que la direction de l’établissement plaidait avoir retiré les livres litigieux et suspendu l’enseignant cité.

La décision de résilier net les contrats d’Al-Kindi « est extrêmement décevante et porteuse d’une grande violence pour les musulmans de notre pays », ont réagi ses avocats Me Hakim Chergui et Sefen Guez Guez, auprès de l’AFP.

« C’est de la politique qui se drape dans de faux arguments pédagogiques », ont-ils ajouté.

« Il y a eu un travail de propagande auprès des élèves, une dérive islamiste proche des frères musulmans et tout le monde fermait les yeux », a déclaré à l’AFP le député Les Républicains LR (droite) Laurent Wauquiez, conseiller spécial auprès du président de la Région, qui avait réclamé publiquement la fin des contrats.

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a, pour sa part, remercié sur X la préfète et ses services pour « leur travail méticuleux » dans ce dossier.

L’ouverture du groupe scolaire Al-Kindi en 2007 avait déjà suscité un bras de fer avec le recteur du Rhône qui s’était soldé par la démission de ce dernier. Aujourd’hui, près de 620 élèves y sont scolarisés du CP à la terminale et 80% de ses classes sont sous contrat.

À l’exception d’une classe de seconde dans une école à Marseille, il est le dernier lycée musulman sous contrat depuis la résiliation de l’agrément du lycée Averroès de Lille, longtemps présenté comme le fleuron de l’enseignement musulman en France.

Celui-ci a perdu ses subventions au 1ᵉʳ septembre après s’être vu reprocher le refus d’un contrôle inopiné de son CDI et la référence, dans un cours d’éthique musulmane, à un recueil de textes religieux citant la peine de mort en cas d’apostasie et la ségrégation des sexes.

© Agence France-Presse