La France expulse des diplomates algériens en réponse directe aux actions d’Alger. Cette décision fait suite à l’expulsion de fonctionnaires français du territoire algérien.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a confirmé cette information ce mercredi 14 mai 2025.
« Notre réponse est immédiate, ferme et strictement proportionnée », a déclaré le ministre sur BFMTV.
La France exige désormais le renvoi de tous les agents algériens titulaires de passeports diplomatiques sans visa valide. Cette mesure de rétorsion est donc équivalente à celle prise par l’Algérie.
Le gouvernement français a également averti qu’il pourrait prendre d’autres mesures selon l’évolution de la situation.
La logique est simple : « Les Algériens ont souhaité renvoyer nos agents. Nous renvoyons les leurs », a expliqué Jean-Noël Barrot.
Retour sur la crise entre la France et l’Algérie
La crise a commencé dimanche 11 mai 2025. Ce jour-là, l’Algérie a convoqué le représentant français à Alger. Les autorités algériennes ont ensuite ordonné l’expulsion de plusieurs fonctionnaires français en mission temporaire.
L’Agence de presse algérienne (APS) a justifié cette décision. Selon elle, ces employés français avaient été nommés dans des « conditions irrégulières ». Toutefois, aucun communiqué officiel n’a été publié par le ministère algérien des Affaires étrangères.
La version française diffère totalement. Pour le Quai d’Orsay, l’Algérie a unilatéralement changé les règles d’accès à son territoire.
Ces nouvelles conditions concernent les agents français détenteurs de passeports officiels, diplomatiques ou de service. Or, cette décision violerait clairement l’accord bilatéral signé en 2013.
Les tensions entre Paris et Alger ne sont pas nouvelles. Déjà en avril, douze fonctionnaires français avaient été expulsés d’Algérie.
La France avait alors répondu par des mesures similaires. Jean-Noël Barrot avait d’ailleurs qualifié les relations franco-algériennes de « totalement gelées » depuis cet épisode.
L’Algérie avance des accusations précises. Au moins quinze fonctionnaires français auraient été affectés à des postes diplomatiques sans autorisation préalable. Parmi eux, deux agents du ministère de l’Intérieur remplaceraient des diplomates déjà déclarés persona non grata.
Les autorités algériennes dénoncent également une pratique contestable. Des passeports de mission auraient été utilisés avant l’obtention de passeports diplomatiques. Cette méthode est perçue comme un contournement des règles établies. Pour Alger, il s’agit d’une atteinte à sa souveraineté nationale.
Le contexte est par ailleurs tendu pour les diplomates algériens en France. Plusieurs détenteurs de passeports diplomatiques algériens se seraient vu refuser l’entrée sur le territoire français.
De plus, neuf consuls algériens, dont deux Consuls Généraux pour Paris et Marseille, attendraient toujours leur accréditation depuis plus de cinq mois.