La France s’avoue vaincue devant…

La France

Crédits photo : Pexels / Walter Coppola

Une fois n’est pas coutume, la France avoue être en position difficile sur une question autant géopolitique qu’économique.

On ne peut pas demander une hausse drastique des dépenses de Défense aux Européens tout en leur menant « une guerre commerciale », comme le font les États-Unis, a déclaré ce jeudi 19 juin 2025 l’Élysée avant le sommet de l’Otan prévu la semaine prochaine.

« C’est un effort très important qui est demandé à nos populations, et par conséquent, il faut le faire dans une relative sérénité », a expliqué un conseiller du président français Emmanuel Macron à la presse.

« Quand on demande un effort à la population, c’est difficile de faire en même temps une guerre commerciale », « parce qu’il ne faut pas oublier que les personnes dont le panier de biens de la vie quotidienne est renchéri par la guerre commerciale, sont les mêmes personnes qui sont aussi les contribuables et auxquelles on va devoir demander l’effort » en matière de réarmement, a-t-il ajouté.

Les dirigeants des pays de l’Alliance atlantique se retrouvent mardi et mercredi à La Haye, aux Pays-Bas, et doivent discuter d’un objectif visant à porter leurs dépenses de défense et de sécurité à 5 % de leur produit intérieur brut (3,5 % pour les dépenses militaires stricto sensu, et 1,5 % pour celles liées à la sécurité au sens large).

Le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte a proposé initialement de fixer l’échéance pour y parvenir à 2032.

« C’est un énorme effort » et plusieurs pays considèrent que ce délai est irréaliste, « donc il y a une discussion en cours au sein de l’Alliance sur un objectif plutôt en 2035 », « avec aussi une clause de revue à mi-parcours en 2029 », a dit la présidence française. « La dernière proposition qui sera sur la table proposera plutôt 2035 », a-t-on ajouté de même source.

Le Premier ministre Pedro Sánchez a jugé jeudi « déraisonnable » l’objectif de 5 % du PIB.

La barre à atteindre était jusqu’ici de 2 % du PIB pour les dépenses de défense, et il a fallu parfois de longues années pour que les États y parviennent.

Les États-Unis de Donald Trump insistent de longue date pour que les alliés européens fassent davantage pour prendre en main leur propre sécurité.

« Cette augmentation, elle doit avoir lieu non pas parce que quelqu’un nous la demande, mais parce que nous la devons à nous-mêmes », a estimé le conseiller d’Emmanuel Macron. « Les Européens ont été longtemps, en quelque sorte, les passagers clandestins de leur propre sécurité », a-t-il ajouté.

© Agence France-Presse

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