La France fait une liste pour expulser plusieurs centaines de citoyens de ce pays d’Afrique

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La France, en pleine crise avec Alger, prépare une liste de « plusieurs centaines » de ressortissants algériens aux « profils dangereux » qu’elle souhaite renvoyer dans leur pays, a annoncé ce lundi 3 mars 2025 le ministre français de l’Intérieur, en évoquant une stratégie de « riposte graduée » vis-à-vis de l’Algérie.

Le refus d’Alger d’accepter des ressortissants en situation irrégulière renvoyés par Paris, dont l’auteur d’un attentat qui a fait un mort le 22 février à Mulhouse (est), a envenimé encore davantage des relations déjà très dégradées depuis la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en juillet 2024.

« Ce que je souhaite, c’est que l’Algérie, (…) pour garantir la sécurité des Français, reprenne ses ressortissants, conformément au droit international », a souligné le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.

Les individus présents sur la liste présentent un danger « parce qu’ils ont commis des troubles à l’ordre public ou parce qu’ils figurent dans notre fichier des radicalisés pour terrorisme », a-t-il précisé, en soulignant que la réaction de l’Algérie à cette demande « sera l’épreuve de vérité ».

« Je ne veux pas que ce qui s’est produit à Mulhouse se reproduise demain (…) A Mulhouse, un terroriste a tué un homme qui était un ressortissant portugais. Il aurait dû être en Algérie. Nous l’avions présenté à de multiples reprises aux Algériens qui l’avaient refusé », a-t-il rappelé.

Il a dénoncé le fait que « l’Algérie ne respecte pas, de manière unilatérale, les accords internationaux » : la Convention internationale de Chicago de 1944 et surtout l’accord conclu avec la France en 1994, selon lequel « un ressortissant algérien doit être accepté par l’Algérie ».

Interrogé sur l’octroi par le ministère de l’Intérieur de visas pour le temps du ramadan à des imams venant surtout du Maroc, mais aussi parfois d’Algérie, le ministre a jugé qu' »il n’y a aucun paradoxe ».

« C’est le ramadan et nous accordons depuis des dizaines d’années des facilités à des imams, des psalmodieurs, qui viennent pendant 40 jours » et « sont strictement contrôlés », a développé Bruno Retailleau.

Il dit d’ailleurs préférer « des gens qui viennent sur une courte période plutôt que certains qui s’autoproclament imams et qui tiennent des discours de haine ».

Vendredi, le président français Emmanuel Macron avait tenté de calmer le jeu avec l’Algérie et appelé à « régler » le cas de l’écrivain Boualem Sansal, toujours détenu à Alger, comme gage de « confiance ».

Emmanuel Macron a signifié qu’il n’était pas question de dénoncer les accords de 1968 qui donnent un statut particulier aux Algériens en France, ex-puissance coloniale, en matière de circulation, de séjour et d’emploi – devenus un chiffon rouge jusque dans le camp présidentiel.

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