Le gouverneur de la Banque de France a appelé le 26 août 2025 à «un vrai débat public» sur la dette et les mesures pour en sortir, prônant un effort «juste et partagé».
Dans cette interview à Sud Ouest, François Villeroy de Galhau appelle également l’Europe à «mobiliser ses ressources» face au protectionnisme américain.
Pour le gouverneur, «il doit y avoir un vrai débat public sur les mesures à prendre» contre la dette. «Nous ne pourrons pas sortir sans effort de cette situation difficile», estime-t-il. «L’important, c’est que cet effort soit le plus juste et partagé possible».
Il refuse néanmoins de se prononcer sur l’annonce par le Premier ministre François Bayrou, qu’il engagerait le 8 septembre la responsabilité de son gouvernement devant l’Assemblée nationale, ou sur le mouvement «Bloquons tout» annoncé pour le 10 septembre.
«La Banque de France n’a pas à se prononcer sur un vote politique, ni sur un mouvement social. Elle peut juste rappeler une réalité économique (…): la solution à nos divers défis passe d’abord par notre travail et sa qualité, (…) notre destin économique est entre nos mains».
Interrogé sur les droits de douane américains, M. Villeroy de Galhau estime que l’accord signé par l’Europe sur une taxation générale de 15% de ses produits «était peut-être inévitable mais ne peut être considéré comme positif».
«De la même manière que nous, Français, avons notre destin en main dans la bataille de la réduction de la dette et du déficit budgétaire, l’Europe a aussi les clés permettant de diminuer l’effet du protectionnisme américain», selon lui.
Il l’appelle à «mobiliser enfin ses ressources, à compter sur ses propres forces», mais «trouve que cette mobilisation tarde trop».
«Il y a 25 ans, l’Europe a su conquérir sa souveraineté monétaire en adoptant l’Euro. Elle doit aujourd’hui gagner sa souveraineté économique et financière, dépendre plus de l’épargne des Européens et moins de la finance américaine».
Interrogé sur les pressions mises par le président américain Donald Trump sur le patron de la banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell, le gouverneur estime que ce dernier «fait admirablement son travail» et que «M. Trump ferait mieux de le laisser agir».
Avec AFP