La France encore une fois sanctionnée par ce pays africain

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Crédits photo : Collage L-Frii Media / Pixabay (GDJ ; Clker-Free-Vector-Images)

L’Algérie maintient sa décision de suspendre les activités d’un géant de France : Renault. En effet, l’usine Renault d’Oran va encore garder ses portes closes.

Cette sanction, qui frappe directement les intérêts économiques français, s’explique par le non-respect des engagements contractuels du constructeur automobile français.

Le cœur du différend concerne le taux d’intégration locale. Selon Ferhat Ait Ali, ancien ministre de l’Industrie algérien, Renault s’était engagé à atteindre un taux d’intégration locale de 30% dans un délai de cinq ans après l’ouverture de l’usine en 2014.

Or, le constructeur français n’aurait jamais dépassé les 4% d’intégration. Cet écart considérable entre les promesses et la réalité a été jugé inacceptable par les autorités algériennes, qui ont décidé de suspendre l’activité du site de Oued Tlelat en 2020.

La structure du financement constitue un autre point de friction majeur. Sur l’investissement total de 170 millions d’euros dans le projet, Renault n’aurait apporté que 10 millions d’euros, soit moins de 6% du montant global.

Le reste du financement proviendrait des banques locales algériennes. Malgré cette faible participation financière, le groupe français détenait 49% du capital de la coentreprise, contre 51% pour la partie algérienne, représentée successivement par la SNVI, puis Madar, et le Fonds national d’investissement.

Les accusations portées par les autorités algériennes vont plus loin. Ferhat Ait Ali affirme que Renault aurait délibérément faussé les calculs du taux d’intégration en excluant des composants essentiels comme le moteur ou la boîte de vitesses.

Cette manipulation présumée des chiffres aurait permis au constructeur de présenter des résultats plus favorables que la réalité.

Face à cette situation bloquée depuis plusieurs années, Renault a tenté une nouvelle approche en février 2025 en soumettant une nouvelle demande d’agrément pour relancer ses activités en Algérie.

Cette tentative s’est soldée par un refus, confirmant la position ferme adoptée par le gouvernement algérien.

Toutefois, selon la Chambre de commerce algéro-française, ce rejet ne serait pas définitif. Le constructeur automobile travaillerait actuellement à répondre aux exigences et à lever les réserves exprimées par les autorités algériennes.

Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large de relations diplomatiques complexes entre la France et l’Algérie. Les deux pays entretiennent des rapports souvent tendus, marqués par le poids de l’histoire coloniale et des désaccords récurrents sur des questions politiques, mémorielles et économiques.

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