La fin de l’essence frelatée en Afrique de l’Ouest ? Le Nigeria annonce avoir presque mis fin à ce fléau

essence frelatée

Crédits photo : SDN/Bilal Taïrou

C’est peut-être bientôt la fin de l’essence frelatée en Afrique de l’Ouest. Le Nigeria vient d’annoncer des résultats en ce sens.

Tout d’abord, il faut savoir que l’essence frelatée ou « boudè » au Togo, « kpayo » au Bénin provient principalement du Nigeria avec parfois à la source, du vol de pétrole brut. Et c’est contre ce fléau que se bat depuis des années le pays le plus peuplé d’Afrique de l’Ouest.

Cette fois, le combat semble être en faveur d’Abuja.

En effet, selon les informations relayées par nos confrères de SikaFinance, le Nigeria a annoncé une grosse victoire contre le vol de pétrole.

Concrètement, la compagnie pétrolière nationale du pays, NNPC Limited, affirme avoir presque complètement arrêté le vol de pétrole sur ses pipelines. Ce qui pourrait être un tournant dans la lutte contre l’essence frelatée en Afrique.

Pourquoi le « boudè » est si redouté ? La réponse est simple. Il représente un danger énorme pour les consommateurs et l’économie.

En effet, cette essence de mauvaise qualité provient souvent du pétrole volé et raffiné dans des conditions dangereuses. Par conséquent, elle endommage les moteurs et pollue l’environnement.

Selon Bayo Ojulari, directeur général de NNPC Limited, la situation a entièrement changé. Aujourd’hui, près de 100 % du pétrole brut arrive aux terminaux d’exportation.

C’est un changement spectaculaire par rapport à il y a trois ans, quand seulement 30 % atteignait sa destination. Cette amélioration représente des milliards de dollars économisés pour la première économie africaine.

Le vol de pétrole brut constitue la source principale de l’essence frelatée qui circule en Afrique de l’Ouest. Les criminels détournent le pétrole des pipelines, puis le raffinent dans des installations clandestines.

Ensuite, ils vendent cette essence de mauvaise qualité sur les marchés locaux à des prix attractifs. Malheureusement, cette pratique met en danger la santé publique et l’environnement.

La stratégie nigériane s’est développée progressivement sur trois années. D’abord, les autorités ont lancé l’Operation Delta Sanity fin 2024. Cette opération mobilise des drones armés, des hélicoptères d’attaque et des services de renseignement pour traquer les réseaux criminels. Grâce à ces efforts, la production pétrolière est passée de 1,4 million à 1,8 million de barils par jour.

Au début de 2025, la mobilisation s’est encore renforcée. Les autorités ont impliqué des acteurs privés et les communautés locales aux côtés de la marine. En janvier, la NNPC a recensé 179 incidents de vol stoppés en une seule semaine. Ces opérations ont permis de neutraliser 55 raffineries clandestines et d’arrêter 30 suspects.

Le mois de juin 2025 a été le théâtre du plus gros changement. Pour la première fois, la NNPC annonce une disponibilité de 100 % de ses pipelines de pétrole brut. Cette réussite résulte du partenariat avec Pipeline Infrastructure Nigeria Ltd (PINL).

Désormais, la compagnie estime avoir quasiment mis fin au détournement de pétrole brut. Cette avancée ouvre la voie à une production plus importante. L’objectif affiché dépasse 2,5 millions de barils par jour dès 2026. Le Nigeria n’avait plus atteint ce niveau depuis vingt ans.

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