La Côte d’Ivoire annonce une excellente nouvelle à la plupart des pays africains

Côte d'Ivoire douane

Crédits photo : Création L-Frii Media

La Côte d’Ivoire accélère dans son engagement pour l’intégration économique africaine en diminuant ses frais de douane.

Le Conseil des ministres ivoirien a en effet adopté, le mercredi 23 avril 2025, une ordonnance visant à mettre en œuvre le démantèlement tarifaire des produits non sensibles dans le cadre de l’Accord de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

Cette mesure de la Côte d’Ivoire prévoit une réduction progressive des droits de douane sur 5516 lignes tarifaires du tarif extérieur commun (TEC) de la CEDEAO, basée sur la version 2017 du système harmonisé de l’Organisation mondiale des douanes.

Concrètement, les produits considérés comme peu sensibles pour la sécurité alimentaire, les recettes fiscales et la stabilité économique verront leur taux de droit de douane diminuer de 10% chaque année, pour atteindre zéro dans un délai de dix ans. Ce processus repose sur le principe de réciprocité entre États membres, tout en maintenant les autres prélèvements exigibles à l’importation.

L’ordonnance s’inscrit dans la continuité de l’accord créant la ZLECAf, que la Côte d’Ivoire a ratifié dès novembre 2018. Elle vise à promouvoir un marché unique africain pour les biens et services, à stimuler le commerce intra-africain et à accélérer l’intégration économique du continent.

Selon les projections d’un rapport de la Banque mondiale publié en 2020, la Côte d’Ivoire pourrait devenir le principal bénéficiaire de cette zone de libre-échange, avec une hausse estimée de ses revenus de 13,5% d’ici 2035, soit la progression la plus significative parmi tous les pays africains.

Cette croissance serait principalement alimentée par la réduction des coûts commerciaux, actuellement parmi les plus élevés du continent.

La ZLECAf offrirait ainsi à la Côte d’Ivoire l’opportunité de renforcer ses échanges intra-africains et d’accélérer son développement économique, surpassant même des économies majeures comme le Nigeria et l’Afrique du Sud, pour lesquelles l’augmentation des revenus serait plus modeste.

Des initiatives concrètes ont déjà été lancées par le gouvernement ivoirien pour accompagner la mise en œuvre de l’accord.

En juillet 2021, un atelier national a été organisé pour former les petites entreprises aux mécanismes d’exportation intra-africaine.

Plus récemment, en décembre 2023, une stratégie spécifique au secteur privé pour la période 2024-2028 a été adoptée, visant à renforcer sa compétitivité et à favoriser son intégration dans le marché unique africain.

Cette avancée en matière de douane et d’échanges commerciaux intervient dans un contexte international tendu, marqué notamment par l’entrée en vigueur, le 5 avril 2025, de nouvelles taxes douanières imposées par l’administration Trump, qui appliquent des tarifs de 10% sur la majorité des importations vers les États-Unis.

Dans ce climat d’incertitude, la ZLECAf se présente comme un levier stratégique pour renforcer la résilience des économies africaines, en consolidant les échanges intra-continentaux et en réduisant la dépendance aux marchés extérieurs.

Selon le rapport 2024 de l’Africa Agricultural Trade Monitor (ReSAKSS), la Côte d’Ivoire occupe déjà une position enviable, se classant quatrième exportateur net du continent avec un excédent de 285,8 millions de dollars dans le commerce agricole intra-africain.

L’agriculture, secteur dans lequel le pays excelle notamment en tant que premier producteur mondial de cacao, pourrait ainsi devenir un moteur essentiel de sa compétitivité régionale et un vecteur d’intégration économique dans le cadre de la ZLECAf.

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