La Corée du Nord prend une décision radicale concernant la Corée du Sud

Kim Jong-Un Corée du Nord Sud

Crédit photo : Les Echos

L’armée de la Corée du Nord a déclaré mercredi qu’elle se préparait à « fermer et bloquer définitivement la frontière sud » avec Séoul et avait informé l’armée américaine afin d’éviter tout affrontement accidentel.

Dans un communiqué, Pyongyang a annoncé qu’il allait « couper les routes et les chemins de fer » qui auraient pu un jour faciliter les déplacements entre les deux Corées.

Bien que la Corée du Nord ait qualifié cette décision de « grande mesure militaire » mercredi, un analyste a suggéré qu’il s’agissait probablement de la poursuite d’un processus déjà bien entamé.

Les relations intercoréennes sont à leur plus bas niveau depuis des années, Pyongyang ayant fermé les agences dédiées à la réunification et déclaré que la Corée du Sud était son « ennemi principal ».

Le pays doté de l’arme nucléaire devait supprimer un accord intercoréen historique signé en 1991 lors d’une réunion parlementaire clé qui s’est terminée mardi, dans le cadre des efforts du dirigeant Kim Jong Un pour définir officiellement le Sud comme un État ennemi.

Cependant, dans un rapport publié mercredi qui annonçait la nomination d’un nouveau chef de la défense, les médias officiels d’État n’ont fait aucune mention de l’annulation de cet accord.

Quelques heures plus tard, l’armée a toutefois annoncé qu’elle prévoyait « une mesure militaire substantielle » visant à « couper complètement les routes et chemins de fer reliés à la République de Corée (Corée du Sud N.D.L.R) et à renforcer les zones concernées de notre côté avec des structures défensives solides ».

Elle a ajouté qu’elle avait envoyé un message téléphonique aux forces américaines mercredi matin afin de « prévenir toute erreur de jugement et tout conflit accidentel concernant le projet de fortification qui sera lancé dans la zone frontalière sud sensible ».

Bien que la frontière soit l’une des plus militarisées au monde, elle n’a pas empêché un Nord-Coréen de la traverser vers le Sud en août.

Séoul a déclaré en juillet que Pyongyang avait passé des mois à poser des mines terrestres et à ériger des barrières, transformant la zone en un no man’s land le long de la frontière lourdement fortifiée.

En juin, l’armée sud-coréenne a indiqué que des soldats nord-coréens chargés de renforcer la frontière avaient subi « de multiples pertes » lors d’incidents liés à des explosions de mines terrestres.

Ce même mois, l’agence de renseignement de Séoul a déclaré avoir détecté des signes indiquant que la Corée du Nord démolissait des sections d’une ligne de chemin de fer reliant les deux Corées.

« La Corée du Nord démolit déjà des parties de la ligne ferroviaire Donghae, apparemment dans l’intention de couper complètement sa connexion avec le Sud », a déclaré Yang Moo-jin, président de l’Université des études nord-coréennes à Séoul, à l’AFP, qualifiant la dernière déclaration de « confirmation officielle ».

L’armée nord-coréenne a déclaré mercredi que sa décision était une « mesure d’autodéfense » en réponse aux « exercices de guerre » sud-coréens et aux visites d’actifs nucléaires stratégiques américains.

Bien qu’aucune révision constitutionnelle impliquant Séoul n’ait été rapportée lors de la réunion de cette semaine, Hong Min, analyste principal à l’Institut coréen pour l’unification nationale, a déclaré que la Corée du Nord pourrait attendre les résultats de l’élection américaine du mois prochain avant de prendre une décision.

Mercredi, Pyongyang a également nommé No Kwang Chol comme son nouveau ministre de la Défense, en remplacement de Kang Sun Nam.

L’annonce de la nomination de No intervient un jour après que le chef de la défense de Séoul a déclaré que des soldats nord-coréens combattaient probablement en Ukraine aux côtés des troupes russes, certains étant déjà présumés morts et d’autres attendus pour être déployés.

© avec l’AFP