Le Nigeria, pays africain en difficulté récemment, s’apprête à renforcer ses liens avec la Chine pour un objectif clair : devenir plus riche.
C’est en ce sens que le président Bola Ahmed Tinubu effectuera début septembre 2024 une visite officielle à Pékin, marquant une nouvelle étape dans les relations sino-nigérianes.
Cette visite intervient à un moment crucial pour le Nigeria. Confronté à une dépréciation marquée du naira et à la perte de son statut de première économie africaine, le pays cherche à redynamiser son économie.
La Chine, déjà premier fournisseur du Nigeria avec 23,18% de ses importations au premier trimestre 2024, apparaît comme un partenaire de choix pour insuffler un nouveau dynamisme économique.
Le programme de cette visite, annoncé par Ajuri Ngelale, conseiller spécial du président, est ambitieux. Des rencontres avec le président Xi Jinping et des dirigeants d’entreprises chinoises sont prévues, visant à concrétiser des accords dans des secteurs stratégiques tels que l’économie verte, l’agriculture, la technologie satellitaire et l’économie bleue.
Ces discussions pourraient déboucher sur des investissements massifs, les entreprises chinoises concernées gérant des actifs dépassant les 3000 milliards de dollars.
Cette approche reflète la stratégie de Tinubu pour redresser l’économie nigériane. Au-delà des réformes internes, parfois impopulaires, le gouvernement mise sur l’attraction d’investissements étrangers et la diversification de ses partenariats.
La Chine, avec sa capacité d’investissement et son expertise dans des secteurs clés comme les infrastructures, apparaît comme un allié de poids dans cette stratégie.
Cependant, cette relation n’est pas sans défis. La balance commerciale, fortement excédentaire en faveur de la Chine, soulève des questions sur l’équilibre à long terme de ce partenariat. Le Nigeria devra veiller à ce que ces nouveaux accords favorisent un développement durable et équilibré de son économie.
Un partenariat bien plus riche entre la Chine et le pays africain
La visite de Tinubu en Chine s’inscrit ainsi dans une dynamique plus large de reconfiguration des relations économiques internationales. Pour le Nigeria, l’enjeu est de taille : tirer parti de ce partenariat renforcé avec la deuxième économie mondiale pour retrouver sa place de leader économique en Afrique, tout en préservant ses intérêts nationaux. L’issue de ces négociations pourrait bien dessiner les contours de l’économie nigériane pour les années à venir.
L’intensification des relations entre la Chine et le Nigeria, autrefois considéré comme le pays africain le plus riche en termes de PIB, s’inscrit dans une trajectoire historique et économique complexe.
Depuis l’établissement des relations diplomatiques en 1971, la coopération sino-nigériane n’a cessé de se renforcer, marquée par des échanges commerciaux croissants et des investissements stratégiques.
La visite prochaine du président Tinubu en Chine symbolise une nouvelle phase dans cette relation bilatérale. Elle intervient à un moment où le Nigeria, confronté à des défis économiques majeurs, cherche à diversifier ses partenariats pour stimuler sa croissance.
La Chine, avec sa puissance économique et sa stratégie d’expansion mondiale, apparaît comme un allié de poids pour aider le Nigeria à retrouver son statut de pays africain riche et influent.
La stratégie du Nigeria semble être de capitaliser sur l’intérêt de la Chine pour ses ressources naturelles et son marché intérieur, tout en négociant des transferts de technologie et des investissements dans des secteurs clés comme les infrastructures et l’industrie manufacturière.
Cette approche vise à transformer le Nigeria en un hub industriel et technologique, capable de rivaliser avec les économies émergentes.
Dans ce contexte, la visite de Tinubu pourrait marquer un tournant. Les accords qui seront signés, notamment dans les domaines de l’économie verte et de la technologie satellitaire, pourraient ouvrir la voie à une nouvelle ère de coopération, où le Nigeria ne serait plus seulement un fournisseur de matières premières, mais un partenaire à part entière dans la chaîne de valeur mondiale.