La Chine suspend les exportations de ce produit vers les États-Unis ; ce pays africain veut en profiter pour s’enrichir

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Alors que le torchon brûle entre la Chine et les États-Unis, la RDC arrive en opportuniste sur le terrain du germanium.

En effet, les tensions commerciales sino-américaines vont permettre à la République Démocratique du Congo (RDC) d’émerger comme un acteur potentiellement majeur sur le marché mondial du germanium.

À titre de précision, il faut savoir que cette opportunité pour le pays d’Afrique arrive parce que Pékin vient d’interdire les exportations de ce métal critique vers les États-Unis.

Pour rappel, la Gécamines, entreprise minière publique congolaise, a inauguré en 2023 une installation hydrométallurgique d’envergure, capable de produire annuellement 30 tonnes de germanium.

Ce fut un investissement de 75 millions de dollars qui prend aujourd’hui une dimension particulière face aux restrictions chinoises. Cette infrastructure moderne pourrait permettre à la RDC de contrôler jusqu’à 30% du marché mondial du germanium, constituant ainsi une alternative pour les États-Unis maintenant privés du germanium de la Chine.

Guy Robert Lukama, président de la Gécamines, avait anticipé cette opportunité dès juillet 2023, en soulignant que les restrictions chinoises créeraient une pénurie favorable aux intérêts congolais.

Sa vision s’est concrétisée par un accord stratégique avec le groupe belge Umicore en mai 2024, permettant le traitement du germanium extrait du site « Big Hill » à Lubumbashi.

Les premières exportations vers la Belgique, démarrées en octobre 2024, marquent le début d’une nouvelle ère pour l’industrie minière congolaise.

Notons que cette percée congolaise intervient au moment où la Chine qui contrôle actuellement 80% de la production mondiale de germanium, intensifie sa guerre économique avec les États-Unis.

Le germanium, métal indispensable à la fabrication de semi-conducteurs, de fibres optiques et de panneaux solaires, est devenu un enjeu stratégique majeur dans la course à la suprématie technologique.

Pour la RDC, déjà premier producteur mondial de cobalt et second producteur de cuivre, cette diversification vers le germanium s’inscrit dans une stratégie plus large de valorisation de ses ressources minières.

Les projections financières sont prometteuses, avec des recettes minières attendues à 5 milliards de dollars en 2025, représentant près d’un tiers des revenus publics du pays.