La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a renvoyé 135 fonctionnaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger.
Ce licenciement unilatéral et sans négociation intervient après le retrait de ces trois pays de l’alliance régionale.
Commission, Parlement, Agences spécialisées, Banque, Projets et programmes, la CEDEAO a fait le grand nettoyage des 135 travailleurs.
Les fonctionnaires de la CEDEAO originaires du Mali, du Niger et du Burkina Faso ont reçu leurs lettres de fin de contrat avec l’institution.
Alors que les négociations sur les modalités de sortie sont en cours, le sort des 135 employés concernés est déjà scellé : ils devront quitter leurs postes d’ici le 30 septembre 2025.
Un licenciement unilatéral et sans négociation
Les lettres de fin de contrat ont été envoyées par mail, sans préparation ni consultation préalable.
Selon les textes réglementaires de la Cédéao, les fonctionnaires concernés bénéficieront de trois mois d’indemnités de salaire, auxquels s’ajoutera un mois par année d’ancienneté, plafonné à douze mois.
« On s’y attendait, mais je ne pensais pas que ce serait aussi rapide et sans état d’âme », confie un cadre de haut niveau sous couvert d’anonymat.
« Nous sommes victimes d’une décision que nous n’avons pas prise », a ajouté la même source.
Cette décision affecte 135 employés, un chiffre en légère hausse par rapport à juillet 2024, en raison de recrutements éphémères effectués entre-temps.
Pour beaucoup, c’est une fin de carrière brutale après des années, voire des décennies, de service au sein de l’organisation régionale.
Un retour des fonctionnaires dans leur pays d’origine
Les fonctionnaires concernés expriment un sentiment d’amertume face à la manière dont la situation a été gérée. « Certains d’entre nous ont plus de vingt ans de maison ! », déplore le cadre interrogé par RFI. « Nous avons reçu la lettre par mail, sans empathie. »
Si les fonctionnaires licenciés sont directement touchés, leurs préoccupations vont bien au-delà de leur situation personnelle.
« Il ne s’agit pas de moi, ni de la centaine de fonctionnaires concernés, tient à affirmer l’intéressé. Il s’agit des 75 millions de citoyens des pays de l’AES ! Qu’adviendra-t-il d’eux ? »
Pour l’avenir, les options sont limitées. Certains envisagent une nouvelle expatriation, tandis que d’autres songent à retourner dans leur pays d’origine.
Cependant, la situation politique actuelle dans les pays de l’AES, dirigés par des régimes militaires, pose question. « Je suis un démocrate. Je ne sais pas si je pourrais être utile au régime militaire en place », explique le fonctionnaire.
Un comité de négociation en projet
Les négociations entre la CEDEAO et l’AES, qui doivent encore se dérouler, portent sur des questions cruciales telles que la liberté de circulation des personnes et des marchandises, les conditions d’installation des entreprises, ainsi que les programmes économiques et de développement financés par la CEDEAO.
Les trois pays de l’AES ont affirmé leur volonté de négocier en faisant front commun, tout en privilégiant l’intérêt des populations.