La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) franchit un pas décisif dans sa stratégie de développement en lançant une initiative ambitieuse de résilience régionale.
Réunis à Abidjan du 25 au 29 novembre 2024, experts et ministres ont esquissé les contours d’une feuille de route destinée à transformer les défis structurels du continent en opportunités de développement durable.
Cette démarche s’inscrit dans un contexte géopolitique et environnemental particulièrement complexe.
L’Afrique de l’Ouest, mosaïque de cultures et de communautés, fait face à des défis multidimensionnels : catastrophes climatiques, urbanisation rapide, crises humanitaires chroniques, instabilité économique mondiale et séquelles de la pandémie de Covid-19.
La commissaire au développement humain et aux affaires sociales de la CEDEAO, Fatou Sarr, a souligné la profondeur des enjeux.
Ces crises successives ont plongé des millions de citoyens dans la pauvreté, l’insécurité alimentaire et le déplacement forcé, compromettant directement la réalisation des Objectifs de développement durable.
La stratégie régionale, conçue pour la période 2024-2050, repose sur six axes structurants : gouvernance, paix et sécurité, résilience macroéconomique, moyens de subsistance durables, protection sociale et changement climatique.
Un aspect crucial de cette politique réside dans sa dimension inclusive. Les populations les plus vulnérables – femmes, filles, enfants et communautés marginalisées – sont placées au cœur du dispositif.
Cette approche témoigne d’une vision moderne du développement, où l’équité et l’autonomisation deviennent des leviers de transformation sociale.
Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), partenaire de cette initiative, voit dans cette stratégie un potentiel de métamorphose. Gaël Olivier, représentant résident adjoint, insiste sur la nécessité de transformer les contraintes en opportunités durables, notamment à travers des moyens de subsistance résilients.
L’intégration des enjeux climatiques dans les plans de développement représente un tournant significatif.
Il ne s’agit plus de subir les changements environnementaux, mais de les anticiper et de s’y adapter de manière proactive. Cette approche reflète une conscience aiguë des défis contemporains et une volonté d’innovation.
Le ministre ivoirien de l’Environnement, Jacques Assahoré, a rappelé l’importance cruciale de l’implication des communautés locales.