Réunie en session extraordinaire jeudi à Abuja, la CEDEAO a lancé un appel au dialogue à l’Alliance des États du Sahel (AES), formée par le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
Ces trois pays fragiles, dirigés par des juntes militaires, ont annoncé la semaine surpassée leur retrait du bloc régional ouest-africain, ouvrant une crise au sein de la zone.
Dans un communiqué publié à l’issue de la rencontre, la CEDEAO exhorte ces États à « prioriser le dialogue et la réconciliation » plutôt que de claquer la porte.
Le président du Conseil de médiation et de sécurité de l’organisation, Yusuf Maitama Tuggar, les a même enjoints solennellement à « ne pas partir » et à rester au sein de la grande famille ouest-africaine.
Un départ, selon lui, porterait préjudice à leurs propres populations, mais aussi aux efforts d’intégration régionale pilotés par la CEDEAO depuis 1975.
Car en quittant le bloc régional, le trio AES perdrait les garanties de libre circulation et de travail dont jouissent les ressortissants des 15 pays membres.
Des acquis déterminants pour des centaines de milliers d’Africains, qu’ils soient salariés, étudiants ou simples voyageurs traversant régulièrement les frontières de la zone.
Autre sujet d’inquiétude, le sort des nombreux commerçants opérant au sein de cet espace économique intégré, qui pourraient pâtir de taxes douanières et de tracasseries administratives en cas de rétablissement des frontières.
De sérieuses menaces qui expliquent la main tendue de la CEDEAO à l’Alliance des États du Sahel.
L’organisation régionale espère ainsi convaincre le Mali, le Burkina Faso et le Niger, tous trois suspendus pour cause de coups d’État, de revenir à la table des négociations plutôt que de consommer le divorce.
La CEDEAO sur un autre front que celui de l’AES
Cela intervient alors même que le bloc ouest-africain est également ébranlé par la crise sénégalaise.
Celle-ci est née du report inédit de la présidentielle par le président Macky Sall. Là encore, l’heure semble davantage au dialogue qu’aux sanctions.
Face aux multiples crises qui ébranlent la stabilité de la zone CEDEAO, les États membres paraissent décidés à privilégier l’unité et la solidarité régionale.
Quitte à temporiser sur les exigences démocratiques pour préserver cet espace de paix et de prospérité économique, fragilisé par les récents soubresauts politiques au Sahel et même au-delà.
© Avec AFP
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