Le Comité régional pour la facilitation des échanges de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a tenu sa deuxième réunion consacrée aux femmes dans le commerce les 21 et 22 octobre derniers. Cette assemblée virtuelle avait pour objet d’examiner la place des commerçantes dans les flux transfrontaliers ouest-africains. L’organisation communautaire cherche à élargir l’accès de ces opératrices économiques aux circuits d’échanges régionaux.
La ministre sierra-léonaise du Genre et des Affaires de l’Enfance, Dr Isata Mahoi, a pris la parole lors de la séance inaugurale. Elle a réclamé que les politiques commerciales dépassent la simple construction d’infrastructures.
Selon elle, les programmes doivent désormais inclure le développement des compétences, l’intégration numérique et le soutien aux entreprises féminines. Un constat que partage Freetown, où des réformes ont été engagées pour promouvoir l’égalité économique entre genres.
Les discussions ont permis d’évaluer l’avancement du plan de travail triennal du Sous-comité. L’accent a été mis sur l’autonomisation économique des femmes commerçantes, notamment celles du secteur informel et des zones rurales, rappelle l’Agence Ivoirienne de Presse. Plusieurs actions concrètes ont été passées en revue.
La campagne de sensibilisation déployée sur l’axe Abidjan-Lagos figure parmi les opérations recensées. Bref, le dispositif CEDEAO-ECOBANK d’autonomisation économique et la formation aux outils numériques pour les commerçantes rurales ont aussi retenu l’attention des participants.
Kolawole Sofola, directeur du Commerce à la Commission de la CEDEAO, a réaffirmé la volonté de l’organisation de transformer les échanges en vecteur d’équité.
Il a rappelé que le Sous-comité avait été créé justement pour encourager la participation féminine aux transactions régionales, par le biais de réformes structurelles et de politiques adaptées aux réalités de genre. Cette vision s’inscrit dans le cinquième pilier de la Vision 2050 adoptée par l’organisation communautaire.
À l’issue de ces deux journées de travaux, les délégués ont formulé plusieurs recommandations. Ils appellent à renforcer les actions de plaidoyer pour obtenir davantage de ressources financières destinées aux programmes d’autonomisation économique des femmes.
La lutte contre le harcèlement et les violences basées sur le genre aux postes frontières a également été évoquée comme une priorité. Les participants souhaitent que les commerçantes puissent siéger dans les instances de gouvernance frontalière.
L’assemblée a également demandé que ces programmes soient généralisés à l’ensemble des quinze États membres. L’objectif visé reste une intégration économique régionale qui profite véritablement à toutes les catégories d’opérateurs, sans distinction de sexe.
Enfin, la CEDEAO entend faire du commerce transfrontalier un levier de développement accessible aux femmes, qui représentent pourtant déjà la majorité des acteurs du secteur informel dans la sous-région.