La Banque mondiale a approuvé ce mardi 3 juin un nouvel appui budgétaire afin d’aider Kinshasa à financer les études préalables pour financer le projet Inga 3. Imaginé pour la première fois dans les années 20, le Grand Inga, la construction de 8 barrages sur le fleuve Congo en RDC a été lancée à la fin des années 50.
Deux premiers ouvrages hydroélectriques sont inaugurés après l’indépendance, en 1972 et 1982. Un troisième est à l’étude depuis les années 1990.
Ce 3 juin, le Banque Mondiale a approuvé un financement à hauteur de 250 millions de dollars, ce qui constitue la première tranche d’une enveloppe globale de 1 milliard de dollars.
Cette première phase doit permettre de réaliser les études préalables de faisabilité ainsi que les différentes projections. Objectif : passer de 21% de taux d’électrification de la RDC à plus de 60% d’ici à 2030.
L’objectif est de présenter concrètement aux autorités les différents scénarios en répondant à plusieurs grandes questions : quelles sont les options techniques ? les impacts sociaux et environnementaux de chacun d’entre eux ? quel est le marché disponible et réel ? et quelles sont les options de financement ? À partir de cela, la Banque Mondiale estime que les autorités congolaises pourront faire un choix avisé.
Ce que l’on sait déjà, c’est que le projet peut être calibré de 2 à 11 GW de production électrique. Une énergie propre, fiable et abordable. Il s’agira d’alimenter la région du Kongo Centrale jusqu’à Kinshasa.
Avec une possibilité d’exportation de courant jusqu’en Afrique du Sud. Des protocoles d’accords, avec la Chine par exemple, ont déjà été signés par le passé.
Ces démonstrations d’intérêt seront de nouveau étudiées. La Banque mondiale travaille également étroitement avec la Banque africaine de développement sur ce projet.
la Banque Mondiale pour transformer le secteur énergétique congolais
Un projet de long terme puisque c’est un engagement de 10 ans de la Banque Mondiale pour transformer le secteur énergétique congolais. Mais l’organisation ne perd pas de vue les communautés environnantes estimées à 1,2 million de personnes. Thierno Bah spécialiste du secteur énergétique a livré son analyse à Charlotte Cosset.
« Nous savons que les communautés locales ont souffert de la construction d’Inga 1 et 2, mais qu’elles n’en ont pas tiré les bénéfices. C’est pourquoi le premier objectif de ce programme est vraiment le développement dans les communautés locales, en leur fournissant de l’électricité durable, un approvisionnement en eau et une connectivité. Le deuxième objectif important est de stimuler la croissance et de créer des emplois. Enfin, c’est évidemment de développer les compétences des Congolais pour qu’ils puissent bénéficier pleinement de ce programme ».