La Banque mondiale vient de mettre la lumière sur les cinq ports d’Afrique les plus importants pour la sécurité alimentaire du continent. Le Togo brille par son absence. En effet, le port autonome de Lomé ne figure pas dans ce classement, contrairement à son voisin béninois.
Dans son récent rapport « Transport connectivity for food security in Africa : strengthening supply chains », l’institution financière internationale analyse les défis du transport des produits agricoles à travers l’Afrique.
L’étude montre le rôle fondamental des infrastructures portuaires dans la distribution des denrées alimentaires. Elle identifie cinq ports essentiels pour l’approvisionnement alimentaire en Afrique subsaharienne.
Port-Soudan domine largement ce classement avec un flux annuel impressionnant de 11,9 milliards de kilocalories. Cette infrastructure représente près de 90% du commerce international soudanais.
Le port dispose d’installations spécialisées pour les céréales, incluant des silos d’une capacité supérieure à 500 000 tonnes.
Ces équipements permettent de traiter le blé importé et d’exporter le sorgho local. Par ailleurs, Port-Soudan constitue une porte d’accès maritime vitale pour plusieurs pays enclavés comme la République centrafricaine, le Soudan du Sud et le Tchad.
En deuxième position, Mombasa au Kenya gère 11,7 milliards de kilocalories annuellement. Ce port peut traiter jusqu’à 414 300 tonnes de marchandises sèches en vrac, dont 258 500 tonnes réservées exclusivement aux céréales.
Ses silos stockent 245 000 tonnes de produits. Mombasa sert également de hub logistique pour l’Ouganda, le Burundi, le Rwanda, le Soudan du Sud et la République démocratique du Congo.
Le port de Cotonou au Bénin occupe la troisième place avec 10,5 milliards de kilocalories. Sa capacité de manutention des céréales atteint 2 millions de tonnes. Cotonou traite principalement le riz, le poisson et la volaille congelée destinés aux marchés béninois et nigérian.
Djibouti arrive en quatrième position avec 9,6 milliards de kilocalories. Situé sur la mer Rouge, ce port peut traiter 8 500 tonnes de céréales quotidiennement.
Il possède huit silos stockant 29 000 tonnes de blé et 40 000 tonnes d’engrais. Environ 70% du commerce extérieur éthiopien transite par Djibouti, notamment pour l’importation de blé, d’huile végétale et de riz.
Enfin, Abidjan en Côte d’Ivoire complète ce top 5 avec 9,2 milliards de kilocalories annuelles. Son terminal céréalier traite entre 200 000 et 300 000 tonnes de blé par an.
Le port possède six silos de stockage et des machines d’ensachage pour la farine et le riz. Abidjan demeure également le deuxième port exportateur mondial de cacao.
Cette étude révèle une réalité surprenante : malgré ses ambitions de devenir un hub logistique sous-régional, le Togo ne figure pas parmi les ports africains stratégiques pour la sécurité alimentaire.
Le port autonome de Lomé, pourtant modernisé ces dernières années, n’apparaît pas dans cette classification établie par la Banque mondiale. Cette absence contraste avec la présence de Cotonou, son voisin béninois, qui occupe une position importante dans l’approvisionnement alimentaire régional.