Le Sri Lanka, pays insulaire d’Asie du Sud, a obtenu un prêt d’un milliard de dollars (580 milliards de FCFA) sur trois ans pour stimuler ses secteurs de l’agriculture, du tourisme et de l’énergie alors qu’il émerge d’une crise économique sans précédent, a annoncé ce mercredi 7 mai 2025, la Banque mondiale.
Le financement vise à élargir les opportunités, renforcer les industries locales et attirer des capitaux privés pour la croissance, a déclaré la Banque mondiale, dont le président Ajay Banga a rencontré, à Colombo, Anura Kumara Dissanayake, président du Sri-Lanka depuis septembre 2023.
« Avec des progrès en cours pour stabiliser l’activité économique et relancer la croissance, les éléments essentiels pour la création d’emplois sont en place », a déclaré M. Banga dans un communiqué.
« Il est maintenant temps d’accélérer les réformes et de créer les conditions pour permettre aux entreprises privées de prospérer en particulier dans les secteurs qui peuvent créer des emplois à grande échelle », a-t-il ajouté.
L’activité économique du Sri Lanka s’était effondrée en 2022, lorsqu’une pénurie de devises étrangères avait rendu très difficile d’importer nourriture, carburant et médicaments.
La crise a entraîné des mois de manifestations de rue qui ont forcé l’ex-président Gotabaya Rajapaksa à démissionner et son successeur, Ranil Wickremesinghe, à négocier un plan de sauvetage, assorti d’un prêt de 2,9 milliards de dollars sur quatre ans auprès du FMI, qui a contribué à consolider les revenus du pays.
La dette extérieure a été rééchelonnée, après le défaut de paiement souverain sur 46 milliards de dollars d’emprunts externes en avril 2022.
La croissance du Sri Lanka a depuis atteint 5 % en 2024, dépassant les 4,4 % prévus par la Banque mondiale, qui a reconnu le mois dernier que la population vit dans la pauvreté malgré cette « reprise remarquable ».
« De nombreux Sri Lankais éprouvent encore des difficultés… le taux de pauvreté reste alarmant à 24,5 % en 2024 », a-elle souligné en avril, lors de la mise à jour de son analyse, qui prévoit une croissance 2025 revenant à 3,5 %, en partie à cause des incertitudes commerciales découlant de la forte augmentation des droits de douane annoncée par Donald Trump.
Le FMI a averti plus tôt ce mois-ci que la reprise du Sri Lanka pourrait être compromise si Washington maintient un « droit réciproque » de 44 % sur l’île annoncé début avril puis suspendu pour 90 jours.
Les États-Unis absorbent presque un quart des 12 milliards de dollars d’exportations de marchandises du Sri-Lanka et sont leur première destination. La petite nation sud-asiatique importe beaucoup moins de produits américains en retour.
Le Sri Lanka n’a pas riposté, demandant plutôt des négociations avec Washington.
Avec AFP