Kenya : le gouvernement serre la vis sur ces contrats

contrats Kenya

Crédit Photo : Formations Football

Au Kenya, le secteur électrique connaît un remaniement de ses règles de supervision, surtout en matière de contrats. Les autorités ont adopté des mesures qui renforcent le contrôle des accords passés avec les producteurs privés. Toute modification d’un contrat d’achat d’électricité devra désormais obtenir l’approbation de l’avocat général, l’organe qui supervise juridiquement les engagements publics.

Le Parlement kenyan a validé en novembre des dispositions qui imposent aux producteurs privés de nouvelles obligations de transparence. Ces entreprises devront publier, dans les six mois, la liste complète de leurs actionnaires. Elles devront également révéler l’identité des personnes physiques qui exercent un contrôle effectif ou qui bénéficient de l’activité. Des informations qui n’étaient pas systématiquement accessibles auparavant.

Ce durcissement intervient au moment où Nairobi a décidé de lever le moratoire imposé en 2018. Ce gel avait suspendu la signature de nouveaux contrats avec les producteurs indépendants. GreenBuilding Africa rapporte que 54 projets portés par des acteurs privés étaient en négociation avant l’interruption. Enfin, le gouvernement prévoit désormais de recourir aux appels d’offres pour l’éolien et le solaire.

Cette transition met fin aux négociations bilatérales qui prévalaient jusqu’alors. Les éléments rendus publics indiquent que 65 projets hydroélectriques font l’objet d’une révision, dont 40 petites centrales. Le ministère de l’Énergie a souligné dans son Plan de développement électrique à moindre coût 2024-2043 que l’intégration de nouvelles capacités privées dépend de la disponibilité du réseau de transport.

Le Kenya doit composer avec un réseau électrique soumis à des tensions croissantes. La demande d’électricité a atteint 2 316 mégawatts en 2024, un record selon l’Energy and Petroleum Regulatory Authority. La part des importations d’électricité sur le réseau national a plus que doublé dans l’année jusqu’en juin 2025, passant de 4,87% à 10,6%. Bref, le pays peine à suivre le rythme.

Le président William Ruto a annoncé ce mois-ci que le Kenya procédait à des délestages pendant les heures de pointe.

La capacité actuelle de 2 311 mégawatts ne suffit plus. Selon lui, le pays doit atteindre au moins 5 000 mégawatts pour soutenir l’expansion industrielle. Tobias Alando, directeur de la Kenya Association of Manufacturers, a averti que les coupures continues « pourraient réduire l’économie de 10 à 20% ».

Le document du ministère précise que plusieurs lignes doivent être modernisées pour éviter les congestions. Le réseau doit pouvoir évacuer les volumes supplémentaires issus des projets en attente. L’objectif reste de garantir la stabilité du système tout en permettant l’arrivée de nouvelles capacités de production.

Continuez la discussion en temps réél !
Rejoignez notre chaîne WhatsApp