Kenya : le chef d’une secte jugé pour « homicide involontaire » après un massacre dans une forêt

Kenya : le chef d'une secte jugé pour "homicide involontaire" après un massacre dans une forêt

Crédit Photo : Le Monde

Le chef d’une secte évangélique apocalyptique kényane est jugé à partir de ce lundi 12 août 2024 pour « homicides involontaires », après la mort de plus de 440 adeptes dans ce qui a été baptisé « le massacre de Shakahola », une affaire qui a choqué le Kenya et la planète.

Le pasteur autoproclamé Paul Nthenge Mackenzie et des dizaines d’autres personnes inculpées avaient plaidé en janvier non coupable.

Paul Nthenge Mackenzie a comparu devant le tribunal de la ville portuaire de Mombasa, sur l’océan Indien, avec 94 autres suspects, dont sa femme.

M. Mackenzie, arrêté en avril 2023, est accusé d’avoir incité ses adeptes à jeûner jusqu’à la mort pour « rencontrer Jésus » avant la fin du monde prévue pour 2023. Ces décès se sont étalés sur plusieurs années.

« L’accusation est certaine qu’à la fin de sa présentation, cette honorable cour aura une vision claire de l’existence du pacte de suicide », a déclaré en ouverture du procès Pter K. Kiprop, directeur adjoint des poursuites publiques.

« Il n’y a jamais eu de cas d’homicides involontaires comme celui-ci au Kenya », a déclaré à l’AFP le procureur en charge de l’affaire, Alexander Jami Yamina, en précisant avoir réuni plus de 420 témoins. « En raison de la gravité de l’affaire, nous nous sommes bien préparés ».

Les 55 hommes et 40 femmes sont également poursuivis pour meurtre, enlèvement, torture d’enfants et cruauté dans des dossiers séparés.

Dans cette affaire, les restes de plus de 440 personnes ont été exhumés dans un lieu isolé non loin de la ville côtière de Malindi (sud-est).

Les autopsies des victimes ont établi que si la plupart sont mortes de faim, certaines, dont des enfants, ont été étranglées, battues ou étouffées.

Selon des documents judiciaires, les organes de certains corps ont été ôtés.

© AVEC AFP