La renaissance d’Air Burkina, symbole de souveraineté nationale et vecteur économique crucial, s’annonce sous haute surveillance.
En effet, le gouvernement burkinabè, dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, semble déterminé à éviter les écueils du passé qui ont mené la compagnie aérienne à sa déchéance.
Cette volonté s’est clairement manifestée lors de la réception du premier avion de la nouvelle flotte, un Embraer 190 acquis en Chine.
Emile Zerbo, ministre de l’Administration territoriale et de la Mobilité, a en ce sens saisi cette occasion pour adresser un message sans équivoque au directeur général d’Air Burkina, Zakaria Traoré.
« Air Burkina a souffert d’une mauvaise gestion. Aujourd’hui, le directeur général sait ce que nous attendons de lui. Qu’il mette en place une gestion qui va permettre à la compagnie de ne plus revivre les mêmes difficultés », a-t-il déclaré, soulignant l’importance d’une gestion rigoureuse pour assurer la pérennité de l’entreprise.
Cette acquisition marque un tournant historique pour le Burkina Faso. Selon le ministre Zerbo, c’est la première fois depuis 1983 que l’État achète directement un avion pour sa compagnie nationale.
Cette décision s’inscrit dans la vision plus large du chef de l’État de remettre Air Burkina sur pied, reconnaissant son importance tant sur le plan symbolique qu’économique.
Le nouvel Embraer 190, configuré avec 6 sièges en classe affaires et 92 en classe économique, représente plus qu’un simple renouvellement de flotte. Il incarne l’espoir de sortir d’un cycle de locations d’appareils qui, selon Zakaria Traoré, a contribué aux difficultés de gestion passées.
« Depuis plus de quarante ans, nous avons fonctionné sur des locations et, avec les difficultés de gestion qui sont apparues, cela a mis fin à l’exploitation. Cette nouvelle acquisition est une renaissance », a-t-il affirmé.
La reprise des vols d’Air Burkina, prévue dans les jours, est attendue avec impatience. Elle devrait non seulement répondre aux besoins de transport des populations, mais aussi permettre la réintégration de nombreux employés au chômage depuis l’arrêt des opérations en avril 2024.
Cependant, le succès de cette renaissance dépendra de la capacité de la direction à mettre en œuvre une gestion saine et efficace, comme l’a souligné le gouvernement.
L’accent mis sur l’entretien rigoureux de l’appareil par Zakaria Traoré témoigne d’une prise de conscience des enjeux techniques et financiers liés à l’exploitation d’une compagnie aérienne.
Alors que le Burkina Faso s’apprête à renouer avec son ambition aéronautique, tous les regards sont tournés vers Air Burkina. La compagnie porte désormais non seulement les espoirs de ses employés et de ses futurs passagers, mais aussi les attentes d’un gouvernement déterminé à en faire un exemple de réussite nationale.