L’Afrique représente de fortes opportunités d’investissement, estime Jeremy Awori, le patron d’Ecobank, qui a mis en exergue un marché immense, même si nombre d’institutions bancaires occidentales ont quitté le continent ces dernières années.
Des secteurs en pleine expansion, une population jeune et des besoins en financement importants : le directeur général de la banque panafricaine, présente dans 34 pays et dont le siège est au Togo, énumère des atouts pluriels, qui pourraient séduire les marchés financiers.
Après une période de taux d’intérêt élevé aux Etats-Unis et en Europe, rendant ces économies attractives pour les investisseurs, les temps changent, dit-il lors d’un entretien à l’AFP, le 6 novembre.
« La Réserve fédérale américaine a déjà commencé à réduire les taux d’intérêt. La Banque centrale européenne commence. À mesure que ces taux baissent, l’intérêt pour l’Afrique augmente« , affirme-t-il.
D’autant plus que « les devises en Afrique, au cours des 12 derniers mois, ont été assez stables. Vous ne voyez pas beaucoup de fluctuations« . Bilan : « l’investissement direct étranger ici est à son niveau le plus élevé depuis des années« .
Plusieurs institutions financières ont pourtant décidé de réduire la voile en Afrique. Barclays, Société Générale, Standard Chartered ont quitté ou diminué leur présence ces dernières années.
Cela laisse « une opportunité significative pour nous« , fait valoir Jeremy Awori, d’autant plus que « certaines banques souhaitent avoir une banque partenaire avec un réseau sur le terrain« .
« En fait, la rentabilité et le rendement annualisé des capitaux propres (RoE) des banques africaines sont les plus élevés au monde« , affirme le directeur général.
Parmi les atouts, le dirigeant cite des pays relativement peu exposés aux exportations vers les Etats-Unis dans un contexte de guerre commerciale. Mais aussi d’immenses opportunités notamment pour l’énergie ou l’agriculture.
« L’Afrique possède 60% des terres arables du monde disponibles, et pourtant nous utilisons des appareils étrangers pour importer de la nourriture« , rappelle-t-il. « Le problème est que le secteur agricole a du mal à emprunter« .
Les exploitations petites et peu mécanisées, les difficultés d’accès aux réseaux de transports sont autant d’obstacles, cite Jeremy Awori.
Avec AFP