« Je suis serein… », Nicolas Sarkozy réagit à sa condamnation

Nicolas Sarkozy

Crédit Photo : Sipa/Jeanne Accorsini

Condamné à cinq ans de prison, Nicolas Sarkozy a affirmé le samedi 27 septembre 2025  se sentir « serein ». Malgré la gravité de sa peine, il a salué certaines décisions du tribunal et clamé son innocence, soulignant que « toute l’accusation s’est effondrée ».

En effet, l’ancien président de 70 ans a été condamné jeudi 25 septembre 2025 à cinq ans de prison avec mandat de dépôt à effet différé pour association de malfaiteurs. La peine a été assortie de l’exécution provisoire, ce qui signifiait qu’il serait incarcéré prochainement, puisque sa décision de faire appel du jugement n’était pas suspensive.

Convoqué le 13 octobre 2025 par le parquet national financier pour connaître la date d’entrée en prison, il a néanmoins pris le temps de réagir dans les colonnes du JDD le samedi 27 septembre 2025, saluant le choix du tribunal de ne pas retenir un document révélé par la presse en 2012. Ce document a initialement suscité des interrogations sur le financement libyen de sa campagne présidentielle en 2007.

« IL N’Y A JAMAIS EU UN CENTIME D’ARGENT LIBYEN DANS MA CAMPAGNE »

« Je suis serein. Parce qu’aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce délibéré, derrière une condamnation aussi injuste qu’infamante, prouve surtout que toute l’accusation s’est effondrée », a souligné Nicolas Sarkozy.

Il a fait référence à un document daté de 2006 et révélé par la presse en 2012. Sur cette note, le chef des services de renseignement extérieur de la Libye aurait mentionné un « accord de principe » pour « appuyer la campagne du candidat » Nicolas Sarkozy « pour un montant d’une valeur de 50 millions d’euros ».

Cependant, durant le délibéré, le tribunal a estimé que le document était « probablement un faux », choisissant de ne « pas le retenir comme preuve ».

Le délibéré « confirme, comme je le dis depuis douze ans, qu’il n’y a jamais eu un centime d’argent libyen dans ma campagne. (…) C’est maintenant reconnu, ce n’était en réalité qu’une fable, un mensonge, une calomnie. Des pans entiers de l’accusation se sont écroulés (…). Il n’y a plus d’argent libyen dans ma campagne. Ce n’est pas rien », a-t-il ajouté.

Il a également souligné que si le document publié en 2012 a été écarté pour cause de « faux », « c’est qu’il y a eu des faussaires, des manipulateurs et donc un complot », mettant en parallèle sa publication avec sa défaite à l’élection présidentielle de 2012.

SARKOZY CLAME SON INNOCENCE

Si le ministre de la Justice démissionnaire Gérald Darmanin a dénoncé ce samedi 27 septembre 2025 les menaces envers les magistrats depuis l’annonce de la condamnation, Nicolas Sarkozy a signalé « l’ampleur des moyens déployés par les juges d’instruction et le parquet pour tenter à tout prix d’établir [sa] culpabilité ».

Répétant que le jugement prononcé est le résultat de « l’effondrement de la quasi-totalité de l’accusation », il a balayé cette dernière – « association de malfaiteurs » – qu’il considérait « rajoutée in extremis par les juges d’instruction à la toute fin de l’enquête, lorsqu’ils ont pris conscience que leur dossier était plus que fragile ». L’ancien président de la République, qui a de nouveau clamé son innocence dans le JDD, a cependant déploré « la souffrance que [sa] famille et [ses] amis ressentent ».

« Je sentais leur présence dans la salle d’audience. Nous n’avions pas besoin de nous parler pour nous comprendre. Ils savent qu’ils sont ma force », a-t-il ajouté, en référence à son épouse Carla Bruni, mais aussi sa fille Giulia et ses fils Jean, Louis et Pierre.

« Je ne cesserai le combat que lorsque j’aurai obtenu la vérité, c’est-à-dire la reconnaissance de mon honnêteté », a-t-il conclu, suggérant même d’ouvrir le dossier judiciaire aux Français, par l’intermédiaire de la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA), afin qu’ils puissent « juger » sa condamnation.

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