« Je préfère gagner une Ligue des Champions avec le PSG, que cinq avec le Real Madrid »

« Je préfère gagner une Ligue des Champions avec le PSG, que cinq avec le Real Madrid »

Crédit photo : Compte Instagram Champions League

Dans un entretien massivement relayé sur la toile, Presnel Kimpembe, a fait une déclaration sur le Paris Saint-Germain (PSG) et le Real Madrid qui fait la une de nombreux journaux.

Dans un entretien fleuve accordé à Foot Mercato, présent sur place au centre d’entraînement de son nouveau club, l’ancien vice-capitaine du PSG revient en détail sur son quotidien au Qatar, son adaptation au championnat local, et les étapes de son retour au plus haut niveau. Il se confie également sur son départ du Paris Saint-Germain, la page européenne refermée avec la conquête de la Ligue des Champions, ainsi que sur son rôle de grand frère auprès des Titis parisiens, un héritage qu’il revendique avec fierté.

Foot Mercato : comment te sens-tu au Qatar depuis ta signature au Qatar SC ?

Presnel Kimpembe : magnifique, tout va bien. Je suis très content d’être ici. Mon intégration s’est bien faite. J’ai la chance d’avoir un club et des coéquipiers qui m’ont très bien accueilli. Ça fait un petit peu bizarre pour moi puisque c’est la première fois que je quitte Paris, donc c’est assez spécial. Je me sens très bien.

FM : d’un point de vue plus personnel, apprécies-tu ton quotidien à Doha ?

PK : ça se passe bien. J’ai la chance d’avoir vu mes enfants récemment puisque ce sont les vacances scolaires. On est toujours proches, il le faut, c’est important. Je me sens bien dans cette belle ville. Je la connaissais déjà avant parce que j’ai eu la chance, par le passé, d’y venir plusieurs fois, que ce soit avec le PSG ou en vacances. Tout va très bien.

FM : comment analyserais-tu le niveau du championnat qatari ? En Europe, beaucoup de personnes émettent des critiques, mais peu le regardent réellement

PK : maintenant que je joue dans le championnat, j’ai ma propre idée à moi. Je regardais un petit peu le championnat de temps en temps de plus loin. Vraiment, j’ai été agréablement surpris parce que le niveau, il est ce qu’il est. Ce n’est pas le même niveau qu’en Europe, c’est sûr. Mais je trouve que le championnat, il est en train de se développer, que la ligue fait en sorte de ramener aussi des grands joueurs, d’avoir un championnat compétitif. On l’a vu, et moi le premier. Je l’ai vu que ce n’était pas facile tous les week-ends. C’est un vrai combat. Et franchement, on s’y plaît bien.

FM : raconte nous un peu les coulisses de ton départ du Paris Saint-Germain. Comment se sont passées les discussions avec les dirigeants ?

PK : on ne va pas rentrer dans les détails (il rigole, ndlr), mais ça a été un moment un petit peu particulier parce que c’était la première fois que j’entrais vraiment dans des négociations poussées comme ça avec le club. Il me restait encore un an de contrat, j’avais la possibilité de pouvoir rester à Paris comme je l’ai déjà dit auparavant. Tout se passait bien avec le PSG. Je n’avais pas de problème avec. Ma seule envie était de pouvoir rejouer au football, de retrouver aussi mon plaisir. On va dire que j’ai pensé un petit peu plus à moi personnellement qu’à tout le reste, que ce soit à ma famille ou autre.

FM : pourquoi as-tu choisi le Qatar ?

PK : j’ai fait le choix de venir ici. J’avais aussi quelques propositions encore en Europe, pas des masses non plus, parce que je sortais d’une situation qui a été très compliquée pour moi d’un point de vue personnel. J’ai fait le choix de venir ici parce que c’est un nouveau challenge. A Paris, j’y ai fait toute ma vie. J’ai eu la chance de grandir dans un club magnifique auprès des meilleurs. Je voulais sortir de ma zone de confort, trouver un nouveau challenge, avoir la chance d’avoir le maximum de minutes possible. Aujourd’hui, c’est chose faite et j’en suis très content.

FM : après plusieurs blessures et plusieurs rééducations, comment te sens-tu aujourd’hui physiquement ?

PK : je pense que je n’ai même pas besoin de répondre à la question, juste le fait de voir que j’enchaîne les matchs à 90 minutes, je pense que ça répond à la question en elle-même. Physiquement, je me sens bien. J’ai eu la chance de parler avec le coach et le staff quand je suis arrivé. Je leur ai demandé de me donner deux semaines de préparation histoire de vraiment revenir bien, de pouvoir aussi s’acclimater à la température, parce que ce n’est pas facile quand on arrive. Quand je suis arrivé, il faisait peut-être 48-50 degrés. L’humidité aussi, ce n’est pas la même. On s’entraîne en fin d’après-midi. Toutes les conditions sont amenées pour qu’on puisse être meilleur. Malgré la chaleur, j’ai été mis dans les bonnes conditions.

«La pression à Paris n’est pas la même»

FM : revenons un peu sur cette soirée du 31 mai 2025 et cette victoire en Ligue des Champions. En tant qu’enfant du club, qu’est-ce que tu as ressenti au coup de sifflet final ?

PK : ce sont des émotions assez indescriptibles. Je suis formé au club. J’y ai fait toute ma vie, j’ai bagarré pour ça pendant plusieurs années. On a eu des échecs, on est tombés, on s’est relevé. On a su montrer du caractère. Ça n’a pas été facile. Comme je l’ai toujours dit, la pression à Paris n’est pas la même que dans les autres clubs. Je préfère en gagner une à Paris que cinq au Real Madrid ou autres, sans manquer de respect bien évidemment. Avec tout le respect que j’ai pour tous les clubs qui l’ont gagné, c’est très spécial à Paris. Tout le monde attendait ça pendant plusieurs années. On s’est bagarré pour réussir. Ça a été quelque chose de très compliqué. On l’a vu face à Manchester United, Manchester City ou le Bayern Munich en finale. Ça a toujours été des moments assez complexes. Le fait de pouvoir atteindre le Graal, c’était une libération incroyable.

FM : quelles différences vois-tu entre le PSG d’avant et ce nouveau PSG qui semble être intouchable ?

PK : bien sûr qu’il y a eu un changement sinon le club ne serait pas arrivé là où il est aujourd’hui. Il y a eu un vrai changement. J’ai eu la chance de pouvoir être là au début du projet entre guillemets. Pas à la fin parce que ce ne sera jamais la fin. Il y aura toujours un renouvellement. Après, le PSG d’avant est incomparable, car le football d’aujourd’hui n’est pas le même que celui d’hier ou celui de demain. Mais comme j’ai toujours dit, les époques changent. J’ai eu la chance d’évoluer avec tous ces joueurs. Je ne vais pas répéter les noms parce qu’il y en a eu des masses. J’ai appris de tout le monde. Aujourd’hui, le club s’est vraiment recentré sur un football collectif et sur le fait que ce soit une institution où personne n’est au-dessus du club. Dans le passé, c’est vrai qu’on a eu de fortes individualités. Aujourd’hui, le recrutement qui a été fait et l’arrivée de Luis Enrique ont mis une autre dynamique. Chacun a apporté sa pierre à l’édifice. Je n’ai eu que des grands coachs au PSG mais je trouve que Luis Enrique a aussi apporté quelque chose de nouveau et de différent.

FM : Ousmane Dembélé a remporté son Ballon d’Or. As-tu réussi à le voir ou à lui parler depuis la cérémonie ?

PK : je l’ai eu téléphone. Il est venu aussi ici à Doha (pour sa rééducation, ndlr). J’étais très content pour lui. Franchement, c’était une fierté. Il le méritait. Et voilà, le fait de voir un joueur du Paris Saint-Germain et en plus français qui gagne le ballon d’or, c’est tout à son honneur et je pense que tout le monde était sincèrement heureux pour lui. Ça s’est vu d’ailleurs sur les vidéos avec les messages qu’il a pu recevoir sur les réseaux sociaux etc. Et vraiment, même lui quand on le voit parler, c’est quelqu’un qui ne montre pas trop ses émotions non plus. Donc le fait de le voir pleurer aussi sur scène, ça montre toute l’énergie et toute la capacité qu’il a eu à pouvoir donner pour pouvoir gagner ce ballon.

FM : Luis Enrique lance de plus en plus de Titis parisiens du centre de formation. Après Senny Mayulu et Ibrahim Mbaye, c’est au tour de Quentin Ndjantou et Mathis Jangeal de faire quelques apparitions dans le groupe professionnel. Cela doit te faire plaisir en tant qu’ancien grand frère de ces jeunes joueurs ?

PK : c’est bien déjà, ça veut dire que Luis Campos sait m’écouter un petit peu quand je lui soufflais deux-trois noms dans l’oreille. Je suis très fier pour le club et aussi pour eux personnellement parce que ce sont des bons gars et des bons jeunes. Ce sont des petits qui sont à l’écoute et aujourd’hui, il ne suffit pas d’avoir simplement du talent pour réussir et pour pouvoir passer un step. Il faut avoir une bonne tête, il faut écouter, il faut réfléchir, il faut être construit surtout. Il faut être aussi bien entouré, continuer à travailler et jamais lâcher. Les petits jeunes, c’est ce qu’ils font aujourd’hui. Je connais un peu plus Senny (Mayulu), Ibé (Mbaye) et Warren (Zaïre-Emery) par rapport à Quentin (Ndjantou) ou à Mathis (Jangeal) par exemple.

FM : malgré ton départ au Qatar, es-tu toujours en contact avec eux ?

PK : j’échange toujours avec eux, j’ai eu ce rôle de grand frère et on va dire un petit peu d’exemple entre guillemets parce que je suis passé par là, je sais comment ça marche, et je leur ai toujours conseillé de faire attention : ce que tu peux faire, ce que tu ne peux pas faire, fais comme si, fais comme ça. J’ai toujours eu ce rôle-là avec eux, que ce soit sur le terrain ou en dehors. Par exemple, des fois, ils peuvent m’appeler si ça n’a rien à voir avec le foot, demander des conseils ou juste échanger. Je sais que ça leur fait du bien parfois. Personnellement, c’est ce qui me plaît aussi. Avoir un rôle différent et être là pour le centre de formation ou pour la jeunesse, c’est ce qui m’a toujours tenu à cœur. J’ai grandi, j’ai appris. Je n’avais pas forcément quelqu’un avec moi à mon époque. Je sais que pour eux, ça peut être que du plus.

FM : tu as connu une explosion soudaine presqu’imprévue en début de carrière. Tu étais moins sous les projecteurs que Kingsley Coman, Alphonse Areola, Mike Maignan ou Adrien Rabiot. Tu as même commencé ta carrière internationale avec les U20 de la RDC. Quels conseils donnerais-tu à un jeune joueur ?

PK : le travail, la rigueur, c’est de la discipline. Même quand on n’aime pas, il faut le faire, il faut travailler, il faut apprendre. Il faut toujours donner le maximum de soi-même, il faut être à l’écoute. Il y a toujours des petits détails qui feront la différence, même si on ne le voit pas tout de suite. Ce sont des années de travail et de sacrifice. Je pense que les gens n’arrivent pas à le mettre dans un coin de la tête. C’est jamais facile quand on joue dans une équipe ou dans un club et qu’on n’est pas dans la lumière. On est toujours soit dans l’ombre, soit un joueur du collectif. Cette place m’a toujours plu, parce que je n’ai pas besoin d’être dans la lumière. Je suis un mec de devoir, je suis un mec de travail et je sais que je me sacrifie pour l’équipe. Avoir ce rôle, ça ne m’a jamais posé de problème. J’ai toujours été un travailleur, un bosseur. Et c’est ce qui m’a permis aujourd’hui d’être là où je suis.

 FM : histoire de conclure notre entretien sur une note plus légère. Si je devais te demander de faire un 11 de légendes du Paris Saint-Germain, qui mettrais-tu ?

PK : à chaque poste ? Ça, c’est très dur. Soit je fais une équipe de centre de formation, soit je fais une équipe vraiment légende. Allez, on va faire une équipe centre de formation comme ça, on ne va pas fâcher tout le monde. Dans les buts, je mets Mike Maignan, à droite, je mettrais Youssouf Sabaly, dans l’axe, je mettrais Mamadou Sakho et moi. À gauche, Ferland Mendy. Je parle un peu plus de ma génération parce qu’il y a du monde qui est passé. Au milieu de terrain, je mettrais Adrien Rabiot, Hervin Ongenda et Christopher Nkunku. À gauche, Kingsley Coman, à droite, je mettrais Jean-Kévin Augustin et devant, je mettrais Moussa Dembélé.

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