« Je dors avec ma femme enceinte dans… », ce Sénégalais fait les frais de l’organisation des JO de Paris

"Je dors avec ma femme enceinte dans...", ce Sénégalais fait les frais de l'organisation des JO de Paris

Crédit photo : Guinée People

Une centaine de sans-abri ont rejoint ce mardi 6 août 2024, le campement installé par l’association Droit au logement (DAL) place de la Bastille à Paris, portant à quelque 200 le nombre de sans domicile fixe (SDF) présents sur ce site emblématique, a constaté une journaliste de l’AFP.

Soutenus par le DAL et l’association de soutien aux migrants Utopia56, des personnes migrantes et des jeunes se présentant comme des mineurs non accompagnés ont déployé leurs tentes multicolores aux côtés de la cinquantaine installées depuis début juin par des personnes en attente d’un logement social.

« La crise du logement provoque une augmentation des expulsions locatives en raison de loyers trop chers. À cela s’ajoute le manque de logement social. Dans le même temps, les bâtiments vacants sont de plus en plus nombreux », a dénoncé au mégaphone Jean-Baptiste Eyrault, porte-parole du DAL.

« Ce n’est pas la fête pour tout le monde », a commenté de son côté Yann Manzy, membre fondateur d’Utopia 56, en évoquant les Jeux olympiques de Paris.

Malik, un Sénégalais de 28 ans, vivait dans un foyer, mais a dû quitter son logement lorsqu’il s’est marié. « Depuis, je dors dans un garage avec ma femme enceinte de sept mois », raconte ce commis de cuisine en attente d’un titre de séjour.

Selon le dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre publié en février, les expulsions locatives ont atteint un niveau record en 2022 (17.500). De même, le nombre de personnes à la rue a augmenté, en particulier celui d’enfants.

Plus de 8.300 personnes, dont 2.800 mineurs, ont été refusées chaque soir par le 115 (le numéro pour demander une place dans un centre d’urgence) à l’automne dernier, contre 6.300 un an plus tôt.

En parallèle, les demandes de logement social sont au plus haut, avec 2,6 millions de ménages en liste d’attente.

Depuis des mois, le collectif le Revers de la médaille, dont fait partie Utopia56 alerte sur l’expulsion des populations précaires de Paris, en amont des olympiades parisiennes, en particulier des camps de migrants.

La préfecture de région rappelle de son côté l’ouverture de 120.000 places d’urgence chaque nuit en région parisienne et la création de 216 places d’hébergement pérennes supplémentaires.

Le 25 juillet, plus de 300 personnes qui campaient devant la mairie du 18e arrondissement de Paris pour réclamer un toit avaient trouvé une place dans un hébergement d’urgence, mais une centaine de personnes étaient restées à la rue, selon Utopia 56.

Avec AFP