Six couples ont porté plainte contre le gouvernement japonais pour réclamer le droit pour les époux de porter des patronymes différents, une possibilité exclue à ce stade, vendredi 8 mars 2024, à l’occasion de la Journée des droits des femmes.
Le droit civil japonais, datant du XIXe siècle, dispose que les époux doivent porter le même nom, que ce soit celui du mari ou celui de la femme. Dans 95% des cas, c’est celui du mari qui s’impose, selon les avocats des plaignants.
« Au Japon, si vous choisissez un nom, vous devez renoncer à l’autre », a rappelé Makiko Terahara, l’une des avocates des plaignants, lors d’un point de presse à Tokyo.
Ce changement de patronyme est jugé discriminatoire et pénalisant, notamment pour les femmes qui se sont déjà « fait un nom », estiment les plaignants.
La contrainte est d’autant plus mal vécue que l’union civile comporte de lourds désavantages en matière de fiscalité, d’héritage et de droits familiaux.
Parmi les plaignants, Yukio Koike, 66 ans, et Yukari Uchiyama, 56 ans, ont tenté de contourner la difficulté en se mariant à la naissance de chacun de leurs trois enfants de façon à obtenir des droits parentaux égaux… puis en divorçant à chaque fois.
« Nous voulons respecter la personnalité de chacun », souligne Yukio Koike, qui dit n’avoir « jamais envisagé » de renoncer à son nom ou d’exiger de sa compagne qu’elle le fasse.
À deux reprises, en 2015 et en 2021, la Cour suprême a jugé le droit conforme à la Constitution, tout en appelant à un assouplissement de cette disposition afin d’offrir davantage de flexibilité, comme l’exige une part croissante de la population.
Les plaignants (cinq couples à Tokyo et un couple à Sapporo, dans le nord), réclament 500.000 yen (3.400 dollars) de dédommagement par personne au titre du préjudice subi.
Les défenseurs du statu quo avancent qu’un changement de législation affaiblirait les liens familiaux et représenterait une violation des « valeurs traditionnelles ».
Avec AFP
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