Italie : le Premier ministre Salvini demande des comptes à Stellantis sur ses fonds publics

Italie : le Premier ministre Salvini demande des comptes à Stellantis sur ses fonds publics

Crédit Photo : newsmondo

Le parti du vice-Premier ministre italien d’extrême droite Matteo Salvini a lancé ce dimanche 13 octobre 2024 une « opération vérité » afin notamment d’en savoir plus sur le montant des fonds publics perçus par Stellantis, dans un contexte de tensions entre le gouvernement et le quatrième constructeur automobile mondial.

« La Ligue lance l’opération vérité sur les fonds publics collectés en Italie », a annoncé le parti anti-immigration sur ses réseaux sociaux.

« Le parti de Matteo Salvini est prêt à toute initiative parlementaire (à commencer par une série de questions) pour demander combien d’argent public le groupe a perçu au fil des ans, combien de travailleurs italiens ont été licenciés ou mis au chômage et combien d’usines ont été ouvertes à l’étranger », a-t-il fait savoir.

Vendredi, le patron de Stellantis Carlos Tavares a dénoncé les coûts de production des voitures trop élevés en Italie en raison du prix de l’énergie, lors d’une audition devant des élus du Parlement italien.

« Pourquoi nous ne vendons pas de voitures électriques en Italie ? Elles coûtent trop cher. Nous devons les rendre accessibles à travers des incitations et des subventions. Comment ? C’est une décision qui vous appartient. Pour soutenir la demande, il faut d’importantes incitations, sinon nous ne réussirons pas », a lancé le patron du constructeur automobile, qui quittera son poste en janvier 2026.

M. Tavares « devrait avoir honte et s’excuser » pour avoir « mal géré une entreprise italienne historique », a rétorqué samedi Matteo Salvini, qui est également ministre des Transports.

La tension monte depuis plusieurs mois entre le gouvernement nationaliste de Giorgia Meloni et Stellantis, Rome reprochant au constructeur franco-italo-américain de délocaliser sa production dans des pays à bas coûts, au détriment des usines italiennes.

Le gouvernement a décidé mi-septembre de retirer les fonds publics européens destinés au projet d’une méga-usine de batteries pour voitures électriques dans le sud de la péninsule qui devait être construite par ACC, une coentreprise de Stellantis, Mercedes et TotalEnergies.

Le groupe fait aussi face à des menaces sociales, avec une importante grève prévue le 18 octobre en Italie face à une production en nette baisse dans le pays.

© AVEC AFP