En Italie, la question de l’attribution de la nationalité aux enfants nés de parents étrangers, dont les Africains, est un sujet sensible.
Jamil Sadegholvaad, le maire de Rimini, a relancé le débat en proposant d’accorder la citoyenneté italienne aux 1,3 million d’élèves issus de l’immigration ayant effectué au moins un cycle scolaire complet dans le pays.
Ce maire d’origine perse et italienne plaide pour que le « droit du sol« éducatif (« Ius Scholae » en italien) soit inscrit dans la loi afin de faciliter l’intégration des jeunes issus de l’immigration.
« C’est le meilleur moyen de les intégrer véritablement en tant que citoyens à part entière », estime Sadegholvaad.
Ce projet de réforme prévoit d’octroyer automatiquement la nationalité italienne aux mineurs nés en Italie de parents étrangers, ou arrivés avant 12 ans, à condition d’avoir été scolarisés au moins 5 ans dans le pays.
Une citoyenneté difficile à obtenir en Italie, un calvaire pour les enfants de parents africains
Pour rappel, l’Italie demeure l’une des premières destinations pour les candidats africains à l’immigration clandestine. Il n’est donc plus une surprise pour qui que ce soit que de nombreux enfants dans le cas ont des origines africaines.
Actuellement, l’Italie applique strictement le droit du sang (« Ius Sanguinis ») : seuls les enfants d’au moins un parent italien obtiennent d’office la citoyenneté. Les autres doivent entreprendre une longue procédure de naturalisation à leur majorité.
À Rimini, 3 500 mineurs seraient concernés par cette réforme du « Ius Scholae ». Dans toute l’Italie, plus d’un million d’enfants de migrants vivent actuellement sans être reconnus comme citoyens italiens, selon l’ONG Openpolis.
Un chiffre qui représente 11,4% de la population mineure du pays, principalement concentrés en Émilie-Romagne, Lombardie et Toscane.
Plusieurs voix s’élèvent régulièrement pour dénoncer cette situation, à l’image du maire de Bologne qui a commencé à octroyer des « citoyennetés honoraires » aux enfants d’immigrés l’année dernière.
Mais le gouvernement nationaliste de Giorgia Meloni semble rester sourd à ces appels.
La proposition du maire de Rimini relance donc le débat épineux du droit de la nationalité en Italie, pays d’immigration, mais frileux à intégrer ces étrangers dont de nombreux africains. Un enjeu crucial pour l’avenir de millions de jeunes Italiens, « de fait » mais pas de droit.
Restez à jour en vous abonnant à notre chaine WhatsApp , notre canal Telegram et maintenant notre chaine TikTok.