Israël: la police détruit une cinquantaine de maisons de Bédouins dans le Néguev

commissariat France

Crédit Photo : Andalu Ajansi

Des engins de chantier escortés par des policiers israéliens ont détruit ce mercredi 08 mai, une cinquantaine d’habitations de Bédouins dans le Néguev, une région du sud d’Israël, a constaté un journaliste de l’AFP.

Cette opération s’inscrit dans la politique de destruction des « constructions illégales » et elle est « un pas important pour le retour de l’autorité » de l’État, a indiqué sur X le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, à la tête du parti d’extrême-droite Force juive.

Que quiconque « viole la loi dans le Néguev sache que les terres du Néguev ne sont pas à l’abandon, la police combattra ceux qui prennent des terres et tentent d’établir une autre réalité sur le terrain », a-t-il ajouté.

« Ils démolissent nos maisons, nous laissant coincer ici », a témoigné à l’AFP Sliman Abu Asa, un habitant de ce village de Wadi al-Khalil, une localité installée, illégalement selon Israël, près de la ville de Hura.

« Il y a plus de 500 personnes ici (…) les femmes et les enfants n’ont nulle part où aller », a-t-il ajouté.

Selon Taleb el-Sana, un militant arabe israélien, « 48 maisons ont été démolies, laissant femmes et enfants sans domicile ».

« Un village entier a été rasé juste parce que ses habitants sont arabes », a-t-il affirmé, dénonçant « une approche systématique de destruction des foyers arabes » par Israël.

« Aujourd’hui, ce n’est pas une ou deux maisons mais un village entier, sous le prétexte de construction sans permis », a-t-il poursuivi, « d’un côté, ils ne délivrent pas de permis » aux citoyens arabes, « de l’autre, ils démolissent leurs domiciles en disant qu’ils n’ont pas de permis ».

La minorité arabe, composée de descendants de Palestiniens restés après la création d’Israël en mai 1948, représente environ 21 % de la population du pays.

La population arabe du Néguev compte plus de 300.000 habitants, dont environ 150.000 dispersés dans 45 villages « non reconnus », selon Atiyah Al-Asam, un responsable des villages non reconnus.

Ces derniers voient leurs terres confisquées ou font face à des tentatives récurrentes de démolition de leurs habitations. Israël ne reconnaît pas tous les droits garantis aux autres citoyens israéliens à certains de ces Bédouins et affirme qu’ils s’installent illégalement sur des terres.

« Nous ne méritons pas cela », assure à l’AFP Sliman Abu Asa, « nous cherchons une solution depuis des années, dans l’espoir d’une solution équitable, mais l’État a fait barrage à toutes nos options ».

Selon lui, « les Arabes dans le Néguev constituent plus de 37% de la population et pourtant ils n’occupent que 3% des terres« .

Au total, « 35 villages ne sont pas reconnus et 100.000 personnes sont menacées d’être déplacées » et il est « impératif » qu’Israël « reconnaisse ces villages arabes », dont les communautés « existaient avant la création de l’Etat d’Israël », a-t-il estimé.

Avec AFP

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