Les coupures d’Internet au Sénégal ont créé d’énormes manques à gagner pour les opérateurs de la télécommunication.
Le collectif des syndicats des travailleurs des différentes compagnies de télécommunication du pays déplore les conséquences économiques et financières désastreuses de cette situation.
« Les pertes économiques sont colossales pour les opérateurs de télécommunication : il s’agit de trois (3) milliards de francs Cfa sans compter les préjudices socio-économiques subis par des millions de clients et par la population sénégalaise. Tous les secteurs d’activité sont impactés », a déclaré Rose Marie Balacoune Diouf, secrétaire général du syndicat des travailleurs de la poste et des télécommunications.
Mme Diouf et ses collègues du collectif des travailleurs de Sonatel, de Free et d’Expresso sonnent l’alarme.
Ils ont décidé d’entreprendre, pour le moment, des actions de protestation pacifiques telles que le port de brassards rouges, des journées de débrayage ou de présence négative.
« Nous appelons l’État à rétablir la connexion via les données mobiles et à mettre fin aux coupures intempestives de ces services », insiste Mme Diouf.
Face à ces coupures récurrentes d’Internet, des organisations de la société civile se mobilisent
Le 31 janvier 2024, soit deux jours avant la décision du report de l’élection, deux journalistes sénégalais soutenus par des organisations internationales ont introduit un recours devant la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
L’association panafricaine AfricTivistes et les journalistes sénégalais, Moussa Ngom et Ayoba Faye, sont soutenus dans cette action en justice par Media Defence et le Rule of Law Impact Lab de la Stanford Law School.
Media Defence est une organisation non gouvernementale créée en 2008 pour fournir une assistance juridique aux journalistes et aux institutions médiatiques indépendantes.
Cette plainte est liée à des coupures d’Internet intervenues dans des circonstances similaires en juin, juillet et août 2023.
Selon les plaignants qui ont annoncé leur saisine dans un communiqué rendu public le 13 février 20224, les restrictions d’Internet ont « violé les droits » des Sénégalais et des journalistes à exercer leur profession, tout en « étouffant (…) la liberté des médias et la liberté d’expression au Sénégal ».
Leur recours vise à obtenir « des mesures provisoires » afin de protéger les Sénégalais contre d’autres potentielles coupures.
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