Le taux d’inflation annuel dans la zone euro a légèrement diminué à 2,4 % en février, contre 2,5 % le mois précédent, a estimé lundi Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne. Cette baisse est principalement due à un reflux des tarifs de l’énergie.
La Belgique est le troisième pays de la zone euro au taux d’inflation annuel le plus élevé, s’établissant à 4,4% en février.
L’Estonie étant première avec un taux de 5%. A contrario, la France a connu une inflation de 0,9%, le taux le plus bas de la zone euro en février.
Les analystes de Factset s’attendaient en moyenne à un recul plus marqué, à 2,3 %, a noté l’AFP.
Comme en janvier, ce sont principalement les services qui ont connu une inflation annuelle importante (3,7 % contre 3,9 % en janvier), mais la plus forte hausse concerne l’alimentation, l’alcool et le tabac (2,7 % comparé à 2,3 % le mois précédent).
Le secteur de l’énergie a par contre connu une inflation de 0,2 %, contre 1,9 % en janvier.
Les causes de cette inflation historique dans la zone euro
En cause, une inflation qui s’est installée durablement dans les mois qui ont suivi la crise liée au Covid-19 en raison de la reprise économique, puis la guerre en Ukraine qui touche le continent européen depuis la fin du mois de février 2022.
Les prix de l’énergie ont augmenté de manière exceptionnelle (ceux du pétrole brut ont bondi de 350 % entre avril 2020 et avril 2022, soit la plus forte augmentation sur deux ans depuis 1973) mais aussi ceux des denrées alimentaires puisque l’Ukraine et la Russie représentaient environ 30 % des exportations de blé au niveau international.
Bien que les prix de gros de l’énergie ou des matières premières aient baissé au cours des derniers mois, retrouvant notamment leur niveau d’avant 2021 dans le cas de la première, leur répercussion sur le portefeuille des ménages et sur l’inflation d’autres secteurs (qui utilisent de l’énergie pour produire ou pour vendre) continue de se faire sentir.
La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde expliquait au début du conflit que l’attaque de la Russie sur le territoire ukrainien avait causé “une incertitude considérable” pour les perspectives économiques dans l’Union européenne.
Ce conflit a, selon elle, produit un “choc d’offre” qui accentue l’inflation et “réduit la croissance simultanément”.
Pour atténuer cette flambée, les gouverneurs de la BCE ont décidé de relever les taux directeurs à plusieurs reprises depuis juillet 2022, alors qu’ils n’avaient pas été augmentés depuis le début des années 2010.
Toutefois, le ralentissement de l’inflation observé depuis le début de l’année 2023 a permis à l’institution monétaire européenne de baisser ses taux d’intérêt en juin dernier pour la première fois depuis septembre 2019, après dix augmentations successives.
Les futures mesures prises par la BCE « dépendront des données que nous recevrons », tempérait alors Christine Lagarde, qui insistait sur la nécessité que l’indice des prix poursuive sa baisse afin de se rapprocher de la cible des 2 %.